Les civils appelés à faire la guerre
19 décembre 2015 15:35, par nicolasjaissonLe tournant du doit international défini par l’ONU depuis 1945 provient du droit d’ingérence humanitaire inventé par les juristes anglo-saxons, dont Tony Blair, pour justifier les guerres menées par les démocraties contre les dictatures accusées de fouler au pied les droit de l’homme. Au nom de la liberté des peuples contre leurs souverains légitimes, les révolutionnaires français avait déclaré la guerre, non pas aux peuples européens, mais aux monarchies européennes, qu’il fallait renverser pour que la République puisse s’installer dans les nations européennes.C’est au nom de ce principe de libération de la tyrannies des rois chrétiens accusés de tenir leurs peuples sous le joug de l’esclavage, que vont s’effectuer les guerres de Napoléon depuis Lisbonne jusqu’à Moscou. Ces guerres d’exportation des droits de l’homme et de la République maçonnique vont se prolonger avec les multiples conflits des nationalités, qui jalonnent le XIXème siècle, jusqu’à la seconde guerre mondiale qui débouchera sur le redécoupage de l’Europe au nom du doit des peuples "à disposer d’eux-mêmes". Aujourd’hui c’est l’inverse qui se passe, c’est-à-dire que les peuples n’ont plus à se libérer de la tyrannie des dictateurs, mais à accepter la tutelle juridique de la gouvernance mondiale qui dépasse les frontières pour fusionner les peuples dans de vastes ensembles continentaux multiculturels. Certes il reste encore des reliquats des guerres de libération, mais il ne s’agit plus tellement de causes nationales, comme cela était encore le cas à la suite de la décolonisation, où les peuples libérés devaient se réinventer une identité nationale. Maintenant il s’agit de se libérer de ces valeurs nationalistes pour les remplacer par l’internationalisme onusien conçu à partir de la charte universelle des droits de l’homme. Les partisans de l’indépendance nationale sont impitoyablement pourchassés, dès lors qu’ils font obstacle à cette fusion des peuples dictée par les stratèges des super-puissances. Les armées nationales sont devenues des armées privées engagées dans des guerres hybrides, où se confondent civils et militaires dans des conflits dont les objectifs internationalistes réclament l’abolition des frontières. Il en résulte une confusion morale qui encourage l’escalade militaire avec l’emploi d’armes elles-mêmes hybrides entre le conventionnel et le nucléaire, ce qui nous conduit à un risque certain d’holocauste mondial.