Sans verser dans l’auto-flagellation, ni la repentance, pourquoi, dans cette affaire rwandaise, seule la France devrait-elle être lavée de tout soupçon ? Si l’acharnement des militants de Survie pour toujours incriminer la France s’apparente au procès pour l’éternité des sectateurs de la Shoah, pourquoi la France (quand je dis France, je veux dire le gouvernement français), liée aux extrémistes Hutu devrait en sortir blanche comme neige ? Après tout, dire cela, ce n’est accuser ni la France éternelle, chrétienne et républicaine, ni le peuple français, innocent des crimes de ses dirigeants, mais reconnaître l’implication de certains de ces derniers dans des aventures hasardeuses (de Gaule n’avait-il pas manœuvré dans le cas de la Guerre du Biafra, en 1967, afin de contrer la perfide Albion, avec les conséquences que l’on connaît) à desseins stratégiques parfois improbables. Si la France est mouillée de près ou de loin dans cette affaire, c’est qu’elle y avait des intérêts, lesquels requièrent parfois la perte d’innocents. Après, lui coller le génocide sur le dos, cela relève du délire accusatoire gauchiste. Mais La croire sortie immaculée du bain de sang, c’est prendre nos dirigeants pour de doux agneaux, et nous pour des benêts.