On dit à juste titre que la noblesse, classe des bellatores, a été maintenue dans une prison dorée à Versailles par Louis XIV, qui n’a pas oublié "la fronde" de la noblesse alors qu’il était enfant.
Mais l’autre classe, celle des oratores, ne faisait elle aussi plus ce pour quoi elle était destinée. Pendant des siècles, le pouvoir sur le corps appartenait au sacré et la médecine a été pratiquée par les prêtres. Les premiers médecins de l’Hôtel-Dieu de Paris étaient ainsi également chanoines de Notre-Dame. On considérait que la maladie était un châtiment envoyé par Dieu à ceux qui ont pêché. Et l’Eglise a reconnu très vite les pouvoirs des saint guérisseurs, peut être plus par volonté d’assimiler des populations encore très imprégnées par le druidisme celtique.
Puis vient le temps des premiers conciles de l’Eglise interdisant aux prêtres de soigner les malades. En 1163, le concile de Tours interdit au clergé régulier la pratique de la chirurgie. L’Université résiste encore et au XIII siècle, lorsque sont crées les facultés de médecine, tous les professeurs sont chanoines. Au XV siècle, quelques laïcs commencent déjà à apparaître.
On peut comprendre que les progrès de la médecine, qui n’ont pas été freinés par une supposée interdiction de pratiquer des autopsies par l’Eglise d’ailleurs mais on est plus à une calomnie près, entraîne de fait une spécialisation du corps des médecins. Mais pourquoi l’Eglise devrait elle être le marche pied d’un scientisme médical, se privant du même coup d’une de ces prérogatives surnaturelles ou magiques dont le Christ et les premiers Apôtres avaient eux-mêmes recours, à savoir la guérison par le verbe et par l’imposition des mains ?