Madame Marie d’Agoult (1805-1876) exhorte la femme à prendre, enfin, en main la grande tâche que l’Evolution humaine et sociale lui impose. Écoutez-la :
« Il me déplait que les femmes pleurent si abondamment. Elles sont victimes de quoi ? De leur ignorance qui les rend aveugles, de leur oisiveté qui les livre à l’ennui, de leur faiblesse qui les retient captives, de leur frivolité qui leur fait accepter toutes les humiliations pour une parure, de cette petitesse d’esprit surtout, qui borne leur activité aux intrigues galantes et aux tracas domestiques.
« Pleurez moins, mes chères contemporaines, la vertu ne se nourrit point de larmes, quittez ces gestes, ces attitudes et ces accents de suppliantes, redressez-vous et marchez, marchez d’un pas ferme vers la Vérité, osez, une fois, la regarder en face, et vous aurez honte de vos gémissements, vous comprendrez que la Nature ne veut point de votre immolation stérile, mais qu’elle convie tous ses enfants à une libre expansion de la vie. Prenez votre part de la science, un peu amère et du travail compliqué de ce siècle, la société qui se transforme a besoin de votre concours.
« Méditez, pensez, agissez et bientôt le temps vous manquera pour plaindre vos maux chimériques et accuser les prétendues injustices du sort, qui ne sont autres que les justes châtiments de vos ignorances volontaires. »