[...] depuis toujours dans les petits cafés au village y a des types qui disent “ah les sales Arabes et les sales pédés”, et ça a toujours existé, et il faut pas leur donner la parole, faut pas leur donner de la place dans l’espace public [...].
Quand on pouvait encore y fumer, j’aimais traîner dans les rades ("Ça y est voilà je suis raide") et entendre toutes sortes de propos - vous vous rappelez des Brèves de comptoir ? - même les "choquants", même les "débiles".
Rade rural du village à 500 habitants, rades de petites villes pourries de chômage, rades de passage à côté des gares ferroviaires : ce ne sont que des thermomètres, des opinions, le reflet de vies qui essaient de se poursuivre comme elles peuvent.
Le passage à l’acte ne va, très éventuellement, concerner qu’un 10 000ème, un 100 000ème, et alors le cas est pathologique en termes psychologiques - et ça existera toujours.
Qui juge qui ? Qui en a le droit ?
Je crois qu’Edouard et Mouloud sont juste trop jeunes pour être crédibles : ils ne tiennent que des propos fascistes, orwelliens, de comptoirs, sans la cigarette, ni le demi.
Le problème n’est pas celui des individus "déviants" à éliminer, mais des conditions sociales qui sont faites jour après jour par le "capital" (pour aller vite et neutrement). Après, la responsabilité individuelle s’applique.
Mais je crois que j’aurais pu débiter le même genre de co...ries à leur âge.