Excellente analyse me M. Guyénot. La notion d’opposition contrôlée est mal comprise par la "dissidence" étasunienne. Par exemple, ils gobent encore les prêches d’Alex Jones qui a toujours fait des efforts considérables pour éviter de pointer Israël. Notons aussi que quand Pierre de Brague affirme : "c’est à nous de clairement désigner l’ennemi car nous sommes la véritable avant-garde de la dissidence mondiale." il tape dans le mille.
Quiconque maîtrise l’anglais et fréquente la "dissidence" États-unienne en arrive rapidement à quelques constats déplorables. Les États-uniens, même ceux qui ont fait des études supérieures, souffrent généralement d’un manque cruel de culture notamment littéraire, philosophique et historique. De plus, ce peuple est extrêmement tourné sur lui-même et largement ignorant de ce qui se passe à l’extérieur de ses frontières. En outre, ils perçoivent le monde précisément à travers le narratif d’Hollywood qui a créé de toutes pièces le mythe américain.
Finalement, le fait qu’ils soient souvent issus de sectes protestantes, leur foi repose beaucoup plus sur l’ancien testament (peuple au destin exceptionnel, vengeance et violence) que sur les enseignements du Christ (pardon et amour). Il suffit de comparer la quantité de peplum judéo-centrés produits par Hollywood comparé aux films traitant du Christ.
Étant Québécois et catholique, mon cœur est en France mais mes pieds en Amérique du Nord et je peux affirmer que la valeur des analyses des Soral, Guyénot, Atzmon, Ryssen etc. reposent justement sur le fait qu’ils ont tous une grande culture, ce que l’on ne retrouve que très rarement de côté étatsunien.