Hier, mon voisin de palier m’a confié qu’il avait le droit d’aller dans un club très privé où l’on distribue de l’argent en pagaille (argent de recels, de moults braquages), mais aussi des auréoles, des beaux certificats d’honorabilité tout brodés d’or, de jolis agendas grassouillets ; et me regardant bien en face il me fait comprendre que moi, paysan naïf et lourdaud, j’étais bien stupide de ne pas vouloir dire le mot de passe à l’entrée du repère. Je la connais bien cette caverne aux merveilles, de laquelle une voix, insidieuse et ferme, me dit : "La Terre est un gâteau plein de douceur ; je puis (et ton plaisir serait alors sans terme !) te faire un appétit d’une égale grosseur."
Je l’ai chassé de chez moi, ce gros pervers dégueulasse ! Le voisin, dehors ! Et en l’expédiant un peu rudement - je me sentais l’âme d’un prophète chassant un marchand du Temple, de mon temple, de mon repère sacré, de mon appartement, de mon studio, ma chambre - et bien j’ai crié un peu fort ! Que voulez-vous, je voulais aussi que tous comprennent ce pourquoi ce monsieur, et ses pairs, me donnent tant la nausée.
Je crois que Monsieur Soral est plus chevaleresque que moi, c’est sûr, car lui, au moins, lui aurait serré la main... mais il aurait gueulé aussi fort ! Pour sûr ! La preuve...
PS : le mot de passe : Je suis sioniste, et je veux en croquer au mépris de tous les autres.