Deuxièmement, la Russie veut l’application des accords de Minsk et notamment la fédéralisation de l’Ukraine, laquelle permettrait de concilier les intérêts des deux parties en présence : l’octroi effectif de l’autonomie qui avait été promise garantirait les droits de la minorité russophone du Donbass tout en préservant l’intégrité territoriale ukrainienne, comme le demande à juste titre le gouvernement de Kiev.
Bon, là, tout ça est maintenant dépassé. La Russie vient de reconnaître l’indépendance des RPD et RPL, et de signer deux traités avec elles dans la foulée, c’est-à-dire qu’elle les traite maintenant comme des Etats indépendants : il n’est plus question ni d’accords de Minsk, ni de fédéralisation, ni d’autonomie, ni d’intégrité territoriale ukrainienne.
La réponse russe à l’offensive otanienne n’a pas été militaire mais diplomatique et d’une envergure maximale diplomatiquement parlant. La Russie vient d’enterrer les accords de Minsk dont on ne parlera plus qu’au passé.
Il semble que la Russie, je dis bien il semble, a abandonné l’espoir d’entretenir des relations normales avec l’occident et considère tous les grands projets ou contrats en cours comme perdus d’avance ou voués à être rompus... Medvedev a abordé cette question pendant le conseil de défense d’hier : la possibilité que les otaniens rompent toutes relations économiques avec la Russie et sa conclusion était que cela coûtera très cher à la Russie mais qu’elle saura surmonter les sanctions.
La Russie est allé aussi loin qu’elle pouvait pour sauver l’espoir de relations économiques normales avec l’Europe de l’ouest, mais hier a marqué la limite de ces efforts : la sécurité des Russes est plus importante pour la Russie que le développement économique.