Ce qui est intéressant, en arrière plan, c’est l’examen des positions de Bolsonaro et de Lula, parfois renvoyés hâtivement dos à dos comme "populiste de droite et populiste de gauche", et leur évolution.
Bolsonaro était, pendant la dernière campagne et au début de son mandat, un atlanto-sioniste carabiné et tenait un discours pour le moins caricatural. Le Covid et le vol de l’élection US en 2020 semblent être passés par là tout comme, en politique intérieure brésilienne, la rupture avec Moro qui lui était au cœur de l’ingérence US avec Lava-jato. Je ne sais pas dans quelle mesure les prises de position de l’itamaraty (le Quai d’Orsay brésilien) sont le reflet de la volonté propre de Bolsonaro ou plutôt de celles de quelques militaires ou diplomates influents, toujours est-il qu’elles reflétaient un souci d’équilibre et de neutralité dans le contentieux russo-ukrainien.
Quant à Lula, on pourrait dire qu’il a, dans les années qui ont suivi son premier mandat de 2002-2006, trahi une bonne partie de ses idéaux en validant des transformations économiques contraires à l’intérêt des classes travailleuses brésiliennes (desindustrialisation, export de matières premières...) et qu’il a, pour rester le chouchou des gauches européennes et nord-américaine, validé les pires saloperies mondialistes (LGBT, wokisme, covidisme...). Il n’empêche, sur l’international, lui aussi reste fidèle à une ligne non-atlantiste et favorable au BRICS.