Quand même, le nucléaire ne serait plus "défensif", cela me laisse songeur.
Le nucléaire militaire a garanti la paix ’armée’ durant la guerre froide selon une logique de terreur basée sur la dissuasion, c’est à dire le non emploi ou de façon défensive en riposte. Même en ce qui concernait les missiles tactiques Pluton (portée 100 km), puis Hades (400 km), le concept d’emploi de la France (celle de Giscard, puis Chirac/Mittérand et surtout pas celle de De Gaulle) était limité à une frappe "d’avertissement" dont les contours étaient d’ailleurs flous...
Avec le réchauffement actuel du conflit américano-russe, on parle toutes les 48H00 d’un hypothétique tir tactique russe. On en parle, mais rien n’arrive parce que cela n’a aucun intérêt. L’arme atomique relève de la dissuasion nucléaire et du non emploi grâce à la MENACE qu’elle fait planer sur l’adversaire. Celui qui tire perd immédiatement sa crédibilité dissuasive...Par contre, la dissuasion n’a jamais empéché les guerres ; bien au contraire, elle a permit paradoxalement de mieux laisser les armes conventionnelles opérer comme c’est la cas en Ukraine.
Petit rappel également : l’emploi de la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki en 1945 n’ont nullement la mis fin à la guerre du Pacifique. C’est l’entrée en guerre de l’Union Soviétique contre le Japon à la demande des Américains et la menace d’une invasion russe et sutout communiste qui ont décidé l’empereur Hirohito à déposer les armes. Autre situations : pendant la guerre de Corée, les Américains ont été tentés de l’utiliser mais se sont ravisés et le conflit s’est terminé par un match nul ; idem en Afghanistan contre le mollah Omar caché dans ses cavernes, rien de tel ne s’est produit.
Je ne vois pas la Pologne prendre le risque d’utiliser une arme atomique américaine contre son ennemie éternelle, la Russie. A moins d’être rayée de la carte !