L’anti-yahvisme s’attaque au dieu d’Israël, c’est-à-dire à l’essence d’Israël. C’est donc la seule critique ultime et définitive d’Israël.
Israël est la descendance d’Abraham par Jacob (Israël), la seule critique ultime et définitive d’Israël est d’exiger une preuve généalogique de la descendance par Jacob. En l’absence d’une telle preuve, il n’y a pas d’Israël. Les dissertations plus ou moins solides et convaincantes sur la théologie ne peuvent égaler la demande d’une preuve généalogique.
Car la marcionisme est déjà présent dans l’Ancien Testament, la division a déjà eu lieu, au livre de Job, au livre de Jérémie, dans les Psaumes. Il y a au moins deux Yahvé dans l’Ancien Testament.
Et car le Yahvé qui réclame le sacrifice des fils premiers-nés est un dieu païen exactement comme les autres, c’est le El d’Ougarit qui livre son fils Ba’al en sacrifice et en substitution de lui-même, le dieu de tous les paganismes qu’on retrouve dans toutes les mythologies (le Tantale grec qui sacrifie son fils Pélops et l’offre en nourriture au banquet sacré, Chronos qui mange ses enfants, etc.).
Et ainsi « l’anti-yahvisme » est l’anti-paganisme... et c’est très bien. Bravo à Guyénot. Mais c’est la généalogie qui est la seule critique ultime et définitive d’Israël.