Le problème n’est pas tant de gouverner par l’Etat d’exception.
Si les buts étaient clairs, et que c’était bien appliqué,
la suspension du droit ,même pour quelques années ; peut passer.
Le problème c’est qu’on déploit ça contre des "menaces"
(imaginaires ou pas, ce n’est pas le sujet)
contre des menaces qui s’inscrivent dans la durée. (10,20,30,50 ans).
Que ce soit la montée en puissance Russe, le terrorisme dit "islamiste",
ou la grogne sociale,
ce ne sont pas des épiphénomènes mais des mouvements
de fond.
Un autre point est que la suspension est à géométrie variable,
elle ne touche que certains secteurs, ou catégories sociales,
là encore, c’est inacceptable .
On l’a vu avec le covid ou le terrorisme.
Bref en soi l’Etat d’exception ne pose pas de problèmes particulier,
il est tout a fait raisonnable de suspendre temporairement le
droit pour pouvoir réformer, ou se sortir d’une situation complexe.
Mais il est systématiquement utilisé à mauvais escient, pour les mauvaises raisons, et dans des contextes auxquels il n’est pas censé répondre.
(la politique sur la durée).
Mais on a le même cas aux USA, où ils sont globalement en état d’urgence
depuis 2001.
Merci à Y. Hindi pour son analyse intelligente, calme et posée.