« Courage », « éloquence » et « vigueur des analyses » : tels sont les mots employés par le journaliste Alexis Lacroix à l’issue de la dernière prestation, effectuée le 24 mars, de l’imam Hassen Chalghoumi.
Celui-ci fut invité par La Règle du jeu, revue de BHL, dans le cadre d’un « séminaire » soutenu par le mécène Pierre Bergé et sobrement intitulé « Islam et République : état d’urgence ». Le 16 mai, dans les colonnes du Point, d’El País et du Huffington Post, l’essayiste germanopratin avait d’ailleurs rendu hommage à l’imam de Drancy en des termes particulièrement élogieux :
« L’honneur des musulmans, c’est l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, qui combat l’antisémitisme non moins fermement que le racisme et se rend en Israël, avec une délégation d’autres imams de France, prier à Yad Vachem ainsi que sur les tombes des victimes de la tuerie de Toulouse : lui aussi risque le pire ; lui aussi peut, à tout instant, payer de sa vie, et de la vie de ceux qui lui sont chers, le choix courageux qu’il a fait ; sans parler de cet autre tribunal, le tribunal de l’Opinion, devant lequel il a déjà commencé de comparaître et qui, frivole, versatile, aussi prompt à brûler qu’à adorer, à soupçonner qu’à s’enflammer, à voir des complots partout qu’à reconnaître le courage, commence déjà de faire la fine bouche et de le soupçonner de troubles arrière-pensées ; mais lui non plus ne désarme pas ; mais lui non plus ne dévie pas de la belle ligne qu’il s’est fixée. »
Ex-collaborateur du Figaro et chroniqueur engagé sur RCJ, Alexis Lacroix, chantre déclaré d’Alain Finkielkraut et d’Alexandre Adler, a animé le débat avec le « président de la Conférence des imams ». Hassen Chalghoumi, propulsé à la tête de cette organisation fantoche par son ami Sammy Ghozlan, a ainsi pu exprimer son point de vue sur l’actualité durant 1 heure et 20 minutes.
Islamisme, liberté d’expression sur Internet, affaire Merah, Israël, Iran, Syrie : tels furent les thèmes abordés.
Hormis une longue intervention – en février – chez Laurent Ruquier, l’homme a rarement bénéficié d’un tel temps de parole.
Ses partisans et ses détracteurs pourront, dès lors, juger – sur pièces – « l’éloquence » et la « vigueur d’analyse » du personnage.
Rapidement devenu le chouchou de nombreux journalistes plus ou moins influents, Hassen Chalghoumi continue sa conquête de la surface médiatique maximale. Après son intervention, fin mai, au Crif Rhône-Alpes, aussitôt suivie d’une invitation au « Forum mondial pour la lutte contre l’antisémitisme » (notamment l’antisémitisme « arabe et musulman ») qui s’est tenu à Jérusalem, l’imam s’est vu décerner, vendredi dernier dans une synagogue parisienne, le prix Copernic : cette récompense, accompagnée d’un don de 3 000 euros, a été attribuée par l’Union libérale israélite de France afin de saluer « son implication non seulement dans le dialogue judéo-musulman, mais plus largement pour son engagement dans la constitution d’un islam de France républicain ».
La veille, de retour d’un voyage sécurisé et houleux en Belgique qui fut organisé par le député anti-burqa Denis Ducarme, Hassen Chalghoumi,participait au dîner de l’antenne marseillaise du Crif en compagnie de nombreuses personnalités parmi lesquelles l’écrivain algérien Boualem Sansal – décoré pour l’occasion d’une « médaille d’honneur » – et Ronald Lauder, mécène des services secrets israéliens.
Bonus :