Salut Moud76,
rassure-toi le message est assez simple , on a là l’exemple même des travers de l’Université , ce que Nietzsche appelait "les travaux de recherche sur la sexualité de la sangsue" c’est-à-dire tout simplement parler pour ne rien dire , gloser à l’infini sur un détail , un mot qui aurait une portée essentielle alors qu’on est dans le microscopique et le dérisoire.
Ici il s’agit de traiter des rapports que Marcel Proust entretient avec sa judéité , avec sa religion et l’angle d’attaque choisi par le conférencier est...la forme du nez d’un des personnages , le sujet en lui même est intéressant (Proust et le Judaïsme)mais le traitement qu’en fait ce prof est pathétique : efforts démesurés à partir des manuscrits originaux pour simplement établir que Swann (le personnage en question) avait sans doute un physique sémite alors qu’il nous est décrit comme un aristocrate arbitre du beau et du bon goût. Proust joue évidemment l’ambiguïté puisqu’on ne sait que très tardivement dans le roman que son personnage est juif justement pour montrer au lecteur qu’on peut-être flamboyant , séduisant et...juif , ce que notre site bien aimé a sans doute un peu de mal à accepter.
Pour faire simple si Soral avait traité le sujet , il aurait parlé me semble-t-il de la perversité de Proust écartelé entre sa sexualité d’inverti et son judaïsme honteux alors qu’il évoluait dans les salons des milieux aristocratiques par définition violemment antisémites ; Proust jouissant d’affirmer à la belle société je suis juif et pédé. Il y a beaucoup de perversité dans "La Recherche du Temps Perdu" , à l’image de leur auteur , les personnages jouissent souvent des humiliations qu’ils subissent ou qu’ils font subir aux autres , c’est d’ailleurs ce qui m’a toujours gêné.
En résumé c’est un sujet qui aurait pu être intéressant mais qui évidemment est ruiné par le vide sidéral du propos de cet universitaire.