Il y a d’abord eu les "maths modernes", je m’en souviens très bien car j’en fus victime. Mais la casse de ce bel outil, jadis appelé Instruction publique, a vraiment commencé avec la réforme Haby, le collège pour tous dès la rentrée scolaire de 1977-1978. Puis ce fut une succession de réformes, concoctées par les pédagogistes à la Meirieu, la démagogie, les parents consommateurs qui considèrent l’école comme une halte garderie, et la dégringolade constante du niveau des élèves.
Ce que doivent supporter les enseignants depuis 40 ans est invraisemblable, chaque ministre de l’Education veut laisser sa trace, j’allais dire sa crotte. Les grèves, les protestations ne servent à rien, tout est imposé, tout passe toujours en force sans aucune concertation, depuis les bureaux du ministère.
Vous n’avez aucune idée du niveau des enfants qui entrent en sixième, puis de ceux qui sont envoyés au lycée, sans qu’aucun conseil de classe ne puisse s’y opposer, puis de ceux qui se retrouvent sur les bancs de la fac après qu’on leur ait donné ce fameux Bac qui n’a plus aucune valeur.
Le métier de prof est aujourd’hui un vrai métier de cons et les jeunes ne s’y trompent pas qui ne veulent absolument plus passer le concours. Il faut dire que, entre les élèves de plus en plus mauvais et mal éduqués, les parents d’élèves se mêlant de plus en plus de tout, la hiérarchie qui ne soutient pas ses fonctionnaires, les médias qui désinforment, les politiques et le bon peuple qui crachent sans arrêt sur le corps enseignant depuis des décennies.
Tout cela est voulu, le but est la destruction du service public d’éducation, comme celle de tous les autres services publics d’ailleurs.
Nous aurons très bientôt une école à deux vitesses, le public pourri pour le petit peuple, le privé de qualité pour ceux qui en auront les moyens. Même chose pour la santé, les transports, etc...
La privatisation généralisée est en marche et ceux qui, pendant des années, l’ont appelée de leurs voeux, ne s’en réjouiront qu’un temps. Le temps en effet de s’apercevoir que le service sera non seulement beaucoup plus cher mais surtout de qualité bien moindre. Il y a en effet le bon privé, de qualité, cher et difficile d’accès, réservé à l’élite, et le privé bas de gamme, avec ses équipes pédagogiques de bras cassés ayant souvent un niveau à peine supérieur au baccalauréat.
Regardez simplement de l’autre côté de la Manche ce qui se passe, ce n’est pas loin et c’est très parlant.
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