Première occupante d’une tour dans une cité de Nantes en 1976, elle a vu les incivilités s’incruster. Dernière en date ? Un jeune a voulu voir les papiers d’un ami qui était avec elle...
L’histoire :
On lui demande de se choisir un prénom d’emprunt pour protéger son anonymat, condition sine qua non pour recueillir son témoignage. Elle voudrait se choisir « un nom de bonbon », un truc enfantin mais ne trouve pas... Voilà deux choses que l’on sait déjà sur Rose : elle ne veut pas se taire et, retraite en vue, elle est toujours espiègle.
Sans être tragique, l’histoire qui l’amène ce soir-là à dérouler sa vie, installée devant une menthe à l’eau, n’est pas drôle. « La nuit était tombée mais il n’était pas tard, autour de 19 h. Je rentrais chez moi, dans la tour où je vis depuis trente-cinq ans, dans ma cité populaire des quartiers nord de Nantes. J’étais accompagnée d’un ami. Comme d’habitude, ils étaient là. »
Ils ? « Une bande, un groupe de garçons. Ils squattent les halls. Ils fument, boivent, vous ouvrent la porte, peuvent même vous dire bonjour, adossés aux boîtes aux lettres. »
Ils annexent les cages d’escalier comme des bouts de territoire. « Pas forcément agressifs, parfois même souriants. Mais ils sont là. Il faut les contourner, leur demander de bouger ¯ avec respect ! ¯ pour prendre son courrier ou l’ascenseur. Il y a les reliefs de repas, l’urine, la fumée, les tags... Ça tape sur le système. Pfioouuu... »
« On va où ? »
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