Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « viols » et « agressions sexuelles », notamment sur mineurs, dans le cadre de l’affaire du financier américain Jeffrey Epstein, retrouvé mort en prison il y a près de deux semaines.
Le parquet de Paris a annoncé le 23 août avoir ouvert une enquête pour « viols » et « agressions sexuelles », notamment sur mineurs, dans le cadre de l’affaire du financier américain Jeffrey Epstein, poursuivi aux États-Unis pour des abus sur des adolescentes, et mort en prison début août.
« Les investigations, confiées à l’Office central de répression des violences faites aux personnes, auront pour objet de mettre au jour d’éventuelles infractions commises non seulement sur le territoire national, mais aussi à l’étranger au préjudice de victimes françaises » ainsi que d’éventuels « auteurs de nationalité française », explique le procureur de Paris Rémy Heitz dans un communiqué.
Cette enquête préliminaire a aussi été ouverte des chefs d’« association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes » et « association de malfaiteurs en vue de commettre des délits punis d’au moins 5 ans d’emprisonnement ».
Le parquet a pris cette décision après avoir procédé à des « vérifications et recoupements effectués sur la base des éléments » qui lui avaient été transmis, et après avoir eu des « échanges » avec les autorités américaines compétentes, précise le communiqué.
Un Français au cœur du système ?
L’association Innocence en danger avait saisi le parquet fin juillet après l’arrestation d’Epstein aux États-Unis et avait publié le 12 août, deux jours après la mort de Jeffrey Epstein, une lettre ouverte appelant le procureur de Paris à ouvrir une enquête.
Le 22 août, elle a affirmé avoir reçu dix témoignages émanant principalement de victimes d’actes « commis sur le sol français » en lien avec le multimillionnaire mort à l’âge de 66 ans, qui possédait un appartement à Paris, avenue Foch (XVIe arrondissement).
Dans un témoignage datant de 2011 mais récemment rendu public aux États-Unis, une plaignante accusait par ailleurs le financier et jet-setter d’avoir abusé de très jeunes Françaises qui lui avaient été envoyées comme « cadeau d’anniversaire surprise ».
Selon des médias anglo-saxons, elle assurait également que ces jeunes filles avaient été envoyées aux États-Unis par un ancien proche d’Epstein, le Français Jean-Luc Brunel, fondateur des agences de mannequins Karin Models et MC2 Model Management, qui a été aperçu début juillet dans une soirée huppée près de Paris.
Jeffrey Epstein avait été arrêté le 6 juillet et inculpé à New York pour avoir organisé, de 2002 à 2005 au moins, un réseau constitué de dizaines de jeunes filles, certaines collégiennes, avec lesquelles il aurait eu des rapports sexuels contraints dans ses nombreuses propriétés, notamment à Manhattan et en Floride.
Il a été retrouvé mort le 10 août dans sa cellule new-yorkaise.