"Nos délégués syndicaux sur place font état de 36 personnes tuées", a affirmé le secrétaire général du Syndicat national des mineurs (NUM), Frans Baleni.
Le porte-parole du ministère de la Police, Zweli Mnisi, a également confirmé vendredi que plus de 30 personnes étaient décédées suite à la fusillade survenue sur le site de la mine, ajoutant que le bilan pourrait encore s’alourdir.
Le syndicat est "extrêmement attristé par ces pertes, qui auraient pu être évitées", a déclaré M. Baleni.
Il a critiqué à la fois la police et les mineurs pour cette flambée de violence, déclarant que "les policiers doivent être des gardiens de la paix" et que "les travailleurs jouissent d’un droit constitutionnel les autorisant à manifester, mais ils n’ont pas le droit d’être violents lorsqu’ils protestent".
La fusillade, qui a transformé ce mouvement de protestation en l’un des conflits les plus meurtriers entre policiers et travailleurs depuis la fin de l’apartheid en Afrique du Sud en 1994, a éclaté jeudi vers 16h00 heure locale (14h00 GMT) lorsque la police a tenté de disperser les mineurs grévistes armés qui manifestaient sur le site de la mine de platine de Marikana, une mine exploitée par la société Lonmin, située dans la province du Nord-Ouest.
Plusieurs milliers de mineurs étaient rassemblés sur une colline depuis lundi, réclamant un triplement de leur salaire, qui est actuellement d’environ 4 000 rands par mois (480 dollars américains), à 12 500 rands par mois.
Le mouvement de protestation avait commencé le vendredi 10 août, jour où 3 000 mineurs ont lancé une grève. Au fil des jours, les manifestations ont dégénéré et glissé vers la violence.
La compagnie Lonmin, dont le siège se trouve à Johannesburg, est le troisième plus grand producteur de platine au monde et compte environ 28 000 employés.