Sexy Boys, les Dixie Boys, les Clever Kids… Ces dénominations ont beau être sexy, ce sont pourtant des bandes de gangsters qui s’entretuent quotidiennement dans les townships de la ville du Cap. Principal en jeu : le contrôle de ces banlieues qui constituent le principal marché de la drogue. Les victimes tombent au fil des secondes. Et la police sud-africaine semble dépassée. Immersion au cœur de l’infernale guerre des gangs.
Le corps gît au milieu d’une route, inanimé. Arrivés en urgence, les policiers sud-africains ont pris position autour de lui, leurs fusils braqués vers la foule qui se presse dans les rues alentour. À Manenberg, la guerre des gangs vient de faire une nouvelle victime.
Dans cette banlieue pauvre du Cap, à quelques kilomètres à peine du centre touristique de la deuxième ville d’Afrique du Sud, le crime règne en maître absolu. Au point que les autorités locales réclament l’intervention de l’armée pour ramener l’ordre.
« On ne peut rien faire, si ce n’est éviter de sortir », constate, amer, Keenan Willemse, 71 ans, sur le pas de sa maison de tôles et ciment. « Lorsque les fusillades éclatent, on se cache chez nous (…). On est prisonniers dans nos propres maisons. Ce qu’il se passe dans nos rues est vraiment terrible ».
Selon la presse locale, au moins 50 personnes ont été tuées en quatre mois dans les rues des tristement célèbres Cape Flats, un entrelacs de townships à l’est de l’agglomération du Cap peuplés de métis. La plupart sont des victimes collatérales de règlements de comptes entre bandes criminelles rivales.
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« De plus en plus jeunes »
Selon les dernières statistiques annuelles, près de 20% des meurtres recensés dans la province du Cap sont directement liés à l’activité des gangs qui se disputent le territoire des Cape Flats, notamment pour y contrôler le marché de la drogue.
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Les criminels « sont bien plus malins que la police, bien mieux organisés », remarque Faldiela de Vries, cofondatrice d’une association de quartier à Manenberg. « Mais le plus effrayant, c’est que les membres de ces gangs sont de plus en plus jeunes. Dans les années 1980, ils étaient plus mûrs, ils avaient dans les 30 ou 40 ans. Maintenant, ils recrutent des enfants ».
Les effectifs de ces bandes sont évalués à plus de 100.000 dans la province du Cap-Occidental.
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Le président Jacob Zuma a promis une réponse à sa requête. L’armée était intervenue dans les Cape Flats il y a deux ans et demi, dans la foulée, déjà, d’une autre vague de crimes.
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Pour le criminologue Don Pinnock, le mal trouve sa racine dans les inégalités économiques et sociales héritées du régime d’apartheid qui a pris fin en 1994.
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Reportage sur une prison du Cap avec le fameux gang des Numbers :