Le lundi 1er décembre, un couple de Créteil subissait un home jacking par trois agresseurs. Un fait divers tristement banal.
En effet, des agressions similaires se déroulent chaque jour en France, comme l’atteste une simple recherche sur votre moteur de recherche « Google Actualités ». Le 24 novembre dernier, à 3h15 du matin, à Douai (Nord), un couple de sexagénaires était lui aussi victime d’un home jacking (agression au domicile) par deux cambrioleurs. Selon la police, l’homme de 59 ans a été violenté. À Aramon, petite commune du Gard, c’est cette fois une famille qui a vécu un véritable enfer, dans la nuit du 6 décembre dernier. Les deux voleurs ont séquestré séparément la jeune mère de famille, ses deux enfants (12 et 17 ans) et leur grand-père (74 ans) afin d’obtenir des bijoux. Le 9 décembre, c’est une famille (avec deux enfants) de Beuvillers (Calvados) qui subissait le même type d’agression.
Est-ce simplement parce que le couple agressé le 1er décembre était juif que ce fait divers précis a été médiatisé comme « agression antisémite » ? On peine à le croire. Et pourtant, ce qui habituellement aurait occupé une ligne dans Le Parisien édition Val-de-Marne est, en une semaine, devenu une « cause nationale ». D’abord « les agresseurs » deviennent des « barbares » selon les termes de Frédéric Haziza (Twitter, 3 décembre) qui en profite pour lancer la récupération politique. Après avoir mis en garde le socialiste pro-palestinien Pascal Boniface, Haziza pointe l’ « effet » Soral-Dieudonné.
Un amalgame abject repris le lendemain même au micro d’Europe 1 par Alain Jakubowicz. L’avocat d’affaires et président de la LICRA assène sans sourciller la « responsabilité évidente » d’Alain Soral et Dieudonné. Il n’en fallait pas plus pour que le 7 décembre, à Créteil, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, aux ordres des représentants du CRIF et du Consistoires qui l’entourent, n’érige la lutte contre l’antisémitisme comme « cause nationale ».
Pourtant Albert Elharrar, le président de la communauté juive de Créteil, interrogé sur France 3 deux jours après les faits avait reconnu honnêtement :
« Je ne qualifie pas ça proprement de caractère antisémite. Ça c’est clair. Parce qu’en écoutant les médias et tous les réseaux sociaux, ça n’a plus de sens. Donc peut-être qu’aujourd’hui c’est fashion d’avoir toujours un caractère antisémite. C’est un fait divers. »
Tout est dit.
La une de Libération du 11 décembre 2014 :
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