Celui qui ne possède pas une Rolex à cinquante ans, a raté sa vie, dixit Séguéla, fin connaisseur en matière d’exhibition-ostentation. Jusqu’à sa déclaration califale ubi et orbi du 4 juillet à Mossoul, certains se demandaient si al-Baghdadi, le chef fantôme de l’État islamique en Irak au Levant existait vraiment. Les voilà rassurés, il existe bel et bien et ce diable d’homme porte Rolex.
Aussi est-il légitime de s’interroger sur un personnage qui n’est à ce titre certainement pas un wahhabite pur sucre… quoique très certainement soutenu par l’Arabie et le Qatar. C’est-à-dire indirectement sponsorisé par Washington qui le combat en Syrie mais le pousse comme un couteau au creux des reins d’al-Maliki, Premier ministre irakien en perdition !
La présence à son poignet d’un tel chronomètre est une fausse note qui en dit long sur l’incohérence d’un islam fondamentaliste par ailleurs assez puritain pour détruire systématiquement tous les lieux mémoriels de piété musulmane, et ce depuis la prise de Médine en 1806. Ibn Séoud, tout en se proclamant Gardien des Lieux Saints, faisait en 1925 détruire les édifices les plus vénérables de la Mecque. À commencer par la maison où Mahomet serait né en 570, transformée en marché aux bestiaux… celle de son épouse Khadija où le Prophète aurait reçu ses premières révélations. L’édifice était en 1989 recouvert par des toilettes publiques. Une rage iconoclaste qui ne connaît aucune limite et qui ne prévoit pas d’épargner le Dôme vert de Médine sous lequel se trouve la tombe de Mahomet.