Dans Le Parisien du 23 juillet, un certain Bruno Fanucci signe un petit concentré de désinformation, passant sous silence l’échec total de l’offensive ASL sur Damas, mais reportant son intérêt – et ses espoirs ? – sur la bataille « décisive » d’Alep, relayant avec déférence les martiales déclarations du chef de secteur de l’ASL et posant non moins gravement la rituelle question sur les « derniers jours » du régime de Bachar.
De la gémellité sociologique et militaire des cas de Damas et d’Alep
Bien sûr, dans cet article, aucun élément pour accréditer la thèse de l’irrésistible progression de l’ASL à Alep. Où les combats se poursuivent dans le quartier central de Salaheddine, et dans quelques quartiers plus périphériques, ainsi que dans des villages des environs, combats qui ont déjà coûté des pertes sensibles aux insurgés, invités par un colonel ASL commandant ce secteur à converger de toute la région vers Alep.
À Salaheddine, les insurgés ne paraissent pas excéder quelques dizaines en nombre. Lundi matin, l’OSDH faisait état de « combats intenses » dans les quartiers de Sahour et de Hanano (dans l’est de la ville) mais ne parlait plus de Salaheddine.
Des informations contradictoires circulent aujourd’hui sur la prise par les rebelles de l’académie militaire de Moussalmiyeh. Mais, le 20 juillet, des images avaient circulé sur l’échec de cet assaut et sur les pertes qu’il avait entraîné chez les rebelles. De toute façon, l’ASL ne pourra pas résister longtemps, dans cette configuration de rase campagne, à la contre-attaque de l’armée.
Comme à Damas, ces desperados, souvent de par leur origine assez étrangers aux réalités locales, comptent évidemment sur une insurrection pour faire basculer la situation. Mais comme à Damas, la sociologie et l’identité politique de la capitale économique de la Syrie leur sont défavorables : la ville n’a pratiquement pas bougé depuis 17 mois, si l’on excepte voici deux mois de brefs troubles autour de la cité universitaire. et des manifestations réduites le vendredi. Pas de quoi embraser cette cité de deux millions d’habitants. Les mêmes causes qu’à Damas devraient assez vite entraîner les mêmes effets : la destruction des bandes.
L’ASL le dos au mur… israélien
A noter que des combats sont en cours à l’extrémité ouest de la Syrie, autour de la localité de Jabata al-Kachab : or ce village où se sont installés des membres de l’ASL se trouve sur une frontière particulièrement « sensible », encore que non reconnue : celle déparant le Golan occupé par Israël du reste du territoire syrien. Jabata se situe exactement dans la zone-tampon démilitarisé et surveillée par les casques bleus, entre les deux lignes de cessez-le-feu définies en 1974 après la guerre du Kippour de l’année précédente.
Si, comme c’est probable, les ASL sont contraints d’évacuer leur position, on ne leur voit d’autre retraite que ce territoire pris par l’État hébreu à la Syrie en 1967, et carrément annexé en 1981. Les soi disant patriotes syriens de l’ASL venant se réfugier dans ce territoire auprès de Tsahal, quel raccourci symbolique et signifiant !