Un vent de dissidence souffle sur Alger. Le mouvement Mouwatana (Citoyenneté), qui regroupe des personnalités et des partis de l’opposition, est sorti, ce dimanche, en plein centre de la capitale manifester son refus d’un 5e mandat pour Abdelaziz Bouteflika.
La police intervient, tire au gaz lacrymogène, disperse les manifestants. Par solidarité, les passants, jeunes pour la plupart, rejoignent les contestataires. Le rassemblement évolue en marche dans la rue Didouche-Mourad, principale artère d’Alger. La police peine à contenir la foule.
Depuis le 22 février, jour des grandes marches hostiles au maintien de Bouteflika au pouvoir, le mur de la peur est brisé en Algérie. « Les Algériens reprennent leur droit de manifester dans la rue », souligne le Parti des Travailleurs. « Nous sommes dans une phase prérévolutionnaire », prévient Louisa Hanoune, secrétaire générale de ce parti de gauche.
À l’université, les étudiants préparent des actions de protestation alors qu’un groupe d’intellectuels a diffusé une pétition pour exprimer son adhésion au mouvement. « Notre engagement consiste à accompagner la société en marche. Nous devons nous engager à fournir les moyens politiques qui empêcheront que s’installe le vide qui permettra la reproduction d’un système politique usé », est-il souligné dans cette pétition.
Les journalistes se révoltent, eux aussi, en appelant à un rassemblement national, ce jeudi à Alger, pour dénoncer la censure. À la chaîne 3 de la radio publique, le syndicat des journalistes s’insurge contre « le silence » imposé par la direction sur les manifestations du 22 février.
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Le FFS [Front des forces socialistes] qualifie la présidentielle du 18 avril prochain de mascarade électorale et appelle le peuple à « boycotter activement » le scrutin. Le parti El Adala (islamiste) tente de rassembler l’opposition, et n’écarte pas la possibilité d’un retrait de tous les candidats dans le cas où Bouteflika persisterait à se présenter – la date limite de dépôt des candidatures est le dimanche 3 mars.
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