De plus en plus d’Européens quittent leur pays en crise pour chercher du travail ailleurs, constate l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE).
Entre 2009 et 2011, l’émigration en provenance des pays du Sud de l’Europe a progressé de 45%. Depuis 2007, le nombre de migrants Grecs et Espagnols a doublé. Le principal pays d’accueil est l’Allemagne. Entre 2011 et 2012, le nombre de Grecs qui y sont entrés a augmenté de 73%, tandis que celui des Espagnols et des Portugais a crû de 50%, et celui des Italiens de 35%.
Pour la chancelière allemande Angela Merkel, c’est probablement la clé de la baisse du chômage en Europe. « Les 3,6 millions de jeunes sans emploi de la zone euro devraient être prêts à la mobilité pour trouver du travail », a-t-elle estimé au cours d’une interview accordée à la BBC.
Dans sa région d’origine de l’Allemagne de l’Est, lorsque le chômage s’était mis à grimper, beaucoup de jeunes gens avaient retrouvé du travail, parce qu’ils avaient accepté de se déplacer dans le sud du pays, a rappelé Merkel.
« Il faut plus de mobilité. Toutefois, je pense qu’il est injuste que ce soient surtout les jeunes qui aient à payer l’addition pour quelque chose dont ils ne sont pas responsables. Mais il n’y a pas d’autre moyen de faire autrement. Nous devons fabriquer des produits ou offrir des services en Europe que nous pouvons vendre », a-t-elle ajouté.
La chancelière a qualifié de « « crise énorme » les niveaux élevés de chômage que l’on observe en Europe, tout en défendant la pertinence de la politique d’austérité qu’elle n’a cessé de préconiser. « Concernant l’emploi et la croissance, la zone euro et les autres pays sont dans une situation difficile. Le problème n’est pas l’austérité, le problème est de retourner à la croissance », a-t-elle dit.
« Ce processus est en cours. L’Europe doit décider : comment doit-on gagner sa vie ? Que voulons-nous produire ? Comment réduire les formalités administratives ? Comment intensifier le commerce ? ».
Elle a rappelé que la politique imposée à la Grèce et à l’Espagne n’avait pas été élaborée par elle, mais par la troïka composée du Fonds Monétaire International, la Banque Centrale Européenne, et la Commission Européenne.