Ce n’est pas un endroit si fréquenté que ça. Les juifs eux-mêmes qui habitent cette ville trouvent que la visite de ce lieu est plus un pensum qu’autre chose, on y va comme au Carnavalet, ou plutôt comme on y envoie ses enfants. J’ai trouvé pour ma part l’architecture médiocre : une sorte de pavillon de style Expo 67 (en fait ce sont les mêmes architectes plus riches en relations qu’en talent) d’un style qui vieillit très mal et fait paraître le lieu miteux. Beaucoup de politiciens étrangers s’y font photographier, mais on les regarde avec la même indifférence que les Canadiens regardent les mêmes politiques qui se font photographier en avant-plan des chutes Niagara. Ils ne sont jamais si nombreux au point d’allonger le temps d’attente pour voir le musée, et les plus importants parmi les étrangers passent presque inaperçus, un peu comme les baptistes américains qu’on regarde faire leurs simagrées dans le filet d’eau qui reste du Jourdain. De manière générale, Jérusalem-Ouest est une non-capitale à l’anglaise de style Canberra ou Ottawa, une ville d’esprit plus provincial que Lyon ou Limoges, ou les préoccupations pour les idées générales, même du meilleur sionisme, sont les plus mal vues : il ne faut discuter que des traites à payer pour son demi-pavillon, ou du restaurant thaïlandais ou on mangera dans dix jours quand le budget serré le permettra. Le sionisme Likoud a réussi le tour de force incroyable de réduire à l’inculture et à la banalité typiques d’une banlieue floridienne une ville aussi chargée d’histoire, on se croirait en fait dans un studio de cinéma ou beaucoup ont des emplois de figurants dans des décors d’époque mais ou tous n’ont que des préoccupations de survie matérielle en tant que chasseurs de tout petits contrats, peu importe qu’il faille jouer son rôle à Miami ou dans la vieille ville. On serait arrivé à un résultat identique si une nouvelle Jérusalem avait été édifiée à des fins de tournage dans le désert américain ou marocain. Quelqu’un qui s’intéresse réellement à l’histoire de la ville, à ses monuments, à son importance au temps jadis, est vu comme au mieux un hurluberlu avec du temps à perdre, un épicurien pour prendre le terme de mépris en vogue, de même aussi que celui qui s’intéresse réellement aux morts commémorés à Yad Vashem. Cette ville ainsi qu’elle s’est définie depuis l’époque moderne est une greffe qui ne prendra pas : la vraie teneur du lieu, c’est le même esprit arabe que dans n’importe quel état pétrolier.

C’est un peu comme les parcs d’attractions Walt Disney..., les mémorials de la shoah se multiplient de par le monde... un peu comme autant de métastases d’Auschwitz.

pour la mairie, oui
en revanche pour la présidence, un voyage à tel aviv de suffit pas... Faut aussi passer par le diner du Crif, et c’est bon, normalement t’as le tampon

C’est dans l’ordre des choses depuis que Napoléon se fit fort de remettre sur pied le grand Consistoire judaïque pour la première fois depuis 1800 ans.

Et moi qui pensait que la plus grosse connerie de Napoleon avait été de vendre la Louisiane (à l"époque un quart des Etats unis actuels).