Pilule rouge, ou pilule bleue ? Allons-y pour la rouge. On laisse la bleue au Parisien et à la presse mainstream pour qui Missika était juste un obscur adjoint d’Anne Hidalgo.

Jean-Louis s’est fait pincer par la patrouille. Pour le commun des mortels parisiens, il est celui qui gérait les projets urbanistiques à Paris. Son CV sur Wikipédia est impressionnant, on a l’impression d’une espèce de superministre grand-parigot.

Il a été membre du Conseil de Paris et adjoint (apparenté au groupe PS) au maire de Paris chargé de l’urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l’attractivité. Issu d’une famille juive algérienne, il arrive à Paris à l’âge de 2 ans. Il habite successivement dans plusieurs arrondissements de la capitale. (...)
Administrateur d’Iliad depuis 2004, il est nommé vice-président de la société en janvier 2007. En 2007, Xavier Niel, dont il est un ami, le nomme vice-président chargé de « faire connaître la stratégie du groupe auprès des élus et des collectivités territoriales », une activité de lobbying auprès des personnalités politiques.

Et encore, on n’a pas tout mis. Sa matrice, c’est Sciences Po et le rocardisme, soit la gauche libérale, ou gauche d’affaires pour les mal-pensants. Ça tombe bien, Jean-Louis faisait des affaires avec son poste à la mairie de Paris : il avait la haute main sur les grands projets, et était en lien avec le monde des promoteurs immobiliers, des grands investisseurs. Parce que c’est pas le petit patron portugais du coin qui va remporter les marchés publics de la ville.
Autant dire que son pote, le richissime architecte « socialiste » Roland Castro, disparu aujourd’hui, peut remercier le ciel d’une telle amitié.

L’affaire qui vient ternir une carrière exemplaire

Il voulait se réinventer en conseiller de groupes immobiliers. Il a été rattrapé par la justice. Jean-Louis Missika, ex-adjoint à l’urbanisme d’Anne Hidalgo, a été condamné ce mardi par le tribunal correctionnel à 90 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité pour un pantouflage à l’issue de son mandat dans deux groupes immobiliers, entre 2020 et 2021. (Le Parisien)

Ça va pas louper, on le sait bien, malheureusement, les mauvais esprits du Net vont faire des amalgames : Sciences Po, édition, PS, télévision, Niel, Delanoë, Axa, Macron, Hidalgo, Missika, communauté, corruption, immobilier... ces jaloux populistes diront : encore un oligarque qui passe au-dessus de la justice !

Là où la chose est grave, alors que l’article du Parisien insiste sur une petite « absence de bonne foi », c’est que Missika est la tête pensante du maire.

Parce que vous pensiez que l’Âne Hidalgo gérait Paris ? Allons...« C’est elle qui portera les idées », comme l’explique BFM TV. Nous sommes 5 mois seulement après l’incendie de Notre-Dame, et Jean-Louis, pas vraiment traumatisé, pense déjà avenir, réaménagement urbain, végétalisation (le parvis de Notre-Dame sera justement végétalisé, contre le réchauffement climatique)...

Missika voulait faire une Lacombe

C’est, entre autres, la LFI Simonnet qui a alerté la justice sur la reconversion chelou du Jean-Louis. Jusqu’en 2020, il est chargé de l’urbanisme parisien, ensuite, tranquillou, il saute dans 2 groupes immobiliers, Novaxia (de son fondateur Joachim Azan, condamné pour une gestion lacunaire des conflits d’intérêts) et Gecina (17 milliards de patrimoine).

Normalement, un élu doit, dans les 3 ans où il passe du public au privé, indiquer que son nouveau projet de vie n’est pas en contradiction avec la déontologie. La salle se marre. Jean-Louis, trop impatient, avait oublié cette loi emmerdante. Donc avant de transitionner dans le privé pour lui faire profiter de ses juteuses connaissances du domaine public, Jean-Louis aurait dû avertir la commission de déontologie, un peu comme les médecins doivent avouer pour quels labos ils bossent en douce. Sinon on se retrouve avec des Karine Lacombe qui vendent des protocoles de soin chers et désastreux (Gilead).

Au bout du compte, Jean-Louis s’en sort bien parce qu’il a avoué son crime, et que la commission lui a juste tiré l’oreille. Sa prune de 90 000 balles ? Une paille.

« Je suis fière que la justice m’ait donné raison à la suite de ma saisine du PNF. Lutter contre le pantouflage et les conflits d’intérêts est une question démocratique centrale. Cette lutte exige de mettre un terme aux politiques de privatisation de l’urbanisme, à Paris comme ailleurs. » (Simonnet)

Si Simonnet a gagné, Missika n’a pas perdu. Il a juste remboursé les sommes litigieuses. Les populistes jaloux, finalement, n’auront pas de quoi se réjouir, car le meilleur arrive, sous la plume du Parisien :

Mais « l’enquête a aussi permis d’écarter toutes les suspicions de favoritisme ou de contrepartie a posteriori à des décisions prises par Jean-Louis Missika en qualité d’adjoint à l’urbanisme », alors que les deux sociétés s’étaient vu confier des missions par la mairie de Paris au moment où Jean-Louis Missika était encore au côté d’Anne Hidalgo. Ce dernier pourrait désormais à nouveau travailler pour des groupes immobiliers mais « ce n’est pas dans ses projets immédiats », répond au Parisien son avocate. Selon cette dernière, le « spin doctor » d’Anne Hidalgo participe plutôt à des « missions ponctuelles auprès de think tank ».

Ce lobbyiste – go between public et privé – peut désormais légalement, si l’envie lui en prend, faire profiter ses nouveaux amis de la caisse publique gardée par une subalterne obéissante... Notre pauvre Démocratie se fait vraiment enfler par tous les côtés.

Nous sommes en avril 2024, il y a 5 ans brûlait Notre-Dame, au grand dam de tous les croyants du monde, et au grand bonheur de tous les vautours, comme les fonds du même nom. Heureusement, le nouveau parvis est en construction. Le maire de Paris Centre nous rassurait en 2022.

Un Jean-Louis visionnaire, 5 ans avant le grand incendie, parlait « réchauffement dans les grandes métropoles » dès 2014 !