La semaine dernière en Ukraine, deux membres éminents de l’opposition ont été abattus en plein jour. Ils rejoignent les dix autres personnes qui ont été assassinées ou se sont suicidées dans des circonstances douteuses depuis le début de l’année.
Ces individus ont une chose en commun : ils ont soit fait partie soit sympathisé avec le gouvernement de Ianoukovitch, qui a été renversé l’année dernière par un coup mené par les États-Unis. Cette liste inclut des membres du Parlement ukrainien et d’anciens éditeurs en chef de journaux de l’opposition.
Bien qu’aux États-Unis, certains journalistes aient commencé à s’intéresser à l’étrange série d’assassinats survenus en Ukraine, le gouvernement américain ne s’est pas encore prononcé.
Comparez cette attitude à la réaction qui est née de l’assassinat d’un membre de l’opposition en Russie un peu plus tôt cette année. Boris Nemtsov était un membre d’un petit parti politique qui n’est pas représenté au Parlement russe. Il n’en est pas moins que le gouvernement américain a immédiatement demandé à la Russie d’ouvrir une enquête suite à son assassinat, et a suggéré que ses assassins avaient un mobile politique.
Dès que son meurtre a été rendu public, le directeur du Comité de la chambre des affaires étrangères, Ed Royce (R-CA) n’a pas attendu d’obtenir plus de preuves pour blâmer le président russe. Le jour de l’assassinat, a précisé Royce aux médias que « ce meurtre choquant est le dernier assaut en date contre ceux qui osent se dresser contre le régime de Poutine ».
Ni Royce ni le secrétaire d’État John Kerry, ni le président Obama ni aucun autre membre du gouvernement n’a dit un mot quant à la série de meurtres apparemment politiques perpétrés en Ukraine.
Au contraire, plutôt que de remettre en question l’état de la démocratie dans une Ukraine qui semble être plongée dans l’anarchie, l’administration a envoyé ses troupes sur le terrain pour entraîner des soldats ukrainiens.