« La démocratie a été piétinée » : en Roumanie, les partisans du candidat prorusse Calin Georgescu dénoncent l’annulation de l’élection présidentielle
L’annulation inédite de la présidentielle roumaine divise le pays. Dans le delta du Danube, à l’est de la Roumanie, où Calin Georgescu a enregistré des scores très élevés, ses partisans dénoncent une manœuvre politicienne.
Le deuxième tour de l’élection présidentielle roumaine devait se tenir dimanche 8 décembre. Mais la Cour constitutionnelle a décidé, à la dernière minute, d’annuler le scrutin à cause des soupçons d’ingérence étrangère dans la campagne. Le vainqueur surprise du premier tour, Calin Georgescu, le candidat populiste est accusé d’avoir profité de soutiens illicites, notamment sur les réseaux sociaux.
À Smardan, 1 700 habitants, quelques décorations de Noël dans les rues et 300 maisons alignées sur les rives du Danube, le candidat nationaliste a recueilli au premier tour de la présidentielle 42 % des suffrages. Lorena, 18 ans, qui votait pour la première fois, ne comprend pas l’annulation du scrutin :
« La démocratie a été piétinée. Les élections ont été organisées pour que chaque citoyen puisse exprimer son opinion. Cela ne correspond pas à ce que l’on appelle une démocratie. C’est choquant, personne ne s’attendait à ce que nos votes soient annulés. »
« On en a marre de tous ces dirigeants »
Dans l’unique café du village, la télévision diffuse en boucle les émissions spéciales consacrées à la situation politique. Assis à l’une des quatre tables en bois, à l’abri de la pluie, le patron Gelu Daniel s’agace des soupçons d’ingérence dans la campagne. Une manœuvre, dit-il, pour écarter le candidat populiste :
« Ils disent que ce sont les Russes qui l’ont financé, eh bien qu’ils le prouvent ! Tout ça c’est de la fiction. Ils se sont rendu compte que ce type a une popularité énorme et ils lui mettent des bâtons dans les roues pour le sortir de la course. »
[...]
Aurel, 38 ans, avait déjà fait son choix. Comme au premier tour, le jeune homme s’apprêtait à voter pour Calin Georgescu ce dimanche. Il est, selon lui, le seul candidat capable d’apporter le changement.
« On en a marre de tous ces dirigeants qui nous gouvernent depuis 35 ans, explique Aurel. On vit tous mal ici. Tout le monde en a marre. La situation peut dégénérer, surtout si on perd le contrôle de la jeunesse. Ça va être pire qu’en 1989 lors de la révolution roumaine, je vous le garantis. »
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