La présidente de la Commission européenne veut qu’au moins 25 % du budget de l’Union européenne soient consacrés à la lutte contre le changement climatique.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a réclamé mercredi des moyens financiers pour son Pacte vert dans le prochain budget à long terme de l’Union amputé par le Brexit, avant un sommet difficile des 27. Les États membres vont devoir tenter de trouver un compromis sur le prochain « cadre financier pluriannuel » de l’UE (2021-2027) lors de cette réunion du 20 février.
« Le temps nous est compté, si nous n’avons pas un budget cohérent dans les prochaines années nous ne serons pas en mesure de réaliser les nouvelles priorités que nous nous sommes fixées », a déclaré Ursula von der Leyen devant le Parlement européen.
Elle a appelé à « trouver un équilibre entre nos anciennes priorités et nos nouvelles priorités » et réclamé « qu’au moins 25 % du budget soient consacrés à la lutte contre le changement climatique ».
Neutralité climatique en 2050
Dans le cadre de son nouveau Pacte vert, l’exécutif européen veut faire en sorte que l’Union européenne devienne le premier continent à atteindre la neutralité climatique en 2050. Mais certains États membres ne veulent pas pour autant rogner sur l’argent alloué aux anciennes politiques, comme le fonds de cohésion ou la politique agricole commune, alors qu’en parallèle, le départ du Royaume-Uni de l’UE va laisser un manque à gagner.
« En tant qu’union de 27 membres, nous disposons de moins de ressources, il s’agit de 75 milliards d’euros de moins pour les sept années à venir et en même temps, nous avons plus de défis communs », a insisté la présidente de la Commission. La négociation du cadre financier pluriannuel, qui fixe un plafond budgétaire à long terme, est un casse-tête pour l’UE.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a convoqué une réunion extraordinaire le 20 février, pour tenter de définir une position commune unanime des États membres, qui doit recueillir l’accord du Parlement.
Le Parlement défend un budget à 1,3 % du revenu national brut de l’UE, tandis que la Commission préconise 1,114 % (soit un budget de 1134 milliards d’euros à prix constants de 2018, ou 1279 milliards d’euros à prix courants), mais certains États ne veulent pas entendre parler d’un budget de plus d’1 %.
Vote
À la mi-journée, le Parlement doit voter sur ses exigences, notamment une augmentation des ressources propres de l’Union (impôts et taxes européens) pour qu’elle soit moins dépendante du bon vouloir des États à mettre au pot.
« Nous ne pouvons pas nous entendre sur des belles ambitions un jour et le lendemain limiter nous-mêmes notre capacité à les atteindre. Il en va de la crédibilité de l’Union européenne », a déclaré l’eurodéputé centriste roumain Dacian Ciolos, chef de file du groupe Renew.