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Bruxelles va imposer la création d’une gouvernance économique avant l’été

La Commission européenne a indiqué hier qu’elle s’apprêtait à modifier les « traités de l’Union » afin de pouvoir mettre en place un « fond monétaire européen ». Le nom change mais l’objectif reste le même : permettre à Bruxelles de s’octroyer un pouvoir antidémocratique afin de placer sous tutelle l’ensemble des pays de l’Union européenne.

Hermann van Rompuy, le président (non élu) du Conseil européen, l’avait annoncé à demi-mots lors du sommet informel des 27 pays membres de l’UE au début du mois de février dernier : « afin d’éviter une contagion grecque, nous allons devoir créer un organe qui aura pour but de mettre en commun la politique budgétaire européenne ».

L’idée a fait son chemin, étonnamment vite. « La Commission est prête à proposer, si possible avant la fin de la présidence espagnole [fin juin], la création d’un fonds monétaire européen qui aurait le soutien des pays de la zone euro, pour aider à l’avenir les pays comme la Grèce confrontés à de graves difficultés financières », a expliqué, hier, le porte-parole d’Olli Rehn, commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires. Un premier débat devrait avoir lieu dès aujourd’hui au sein du collège.

« Aider les pays comme la Grèce », dans le langage technocratique de Bruxelles, cela revient à placer un État sous tutelle complète par une cascade de mesures drastiques, et de le contraindre ainsi à abandonner sa souveraineté budgétaire.

Il serait naïf de croire que les grecs paient à juste titre les tricheries de leur gouvernement précédent. D’une part, tout indique que la majorité des autres pays de l’union on fait de même – peut-être moins grossièrement – et d’autre part il apparait tous les jours plus évident qu’il s’agit là d’un prétexte habilement utilisé pour obliger l’ensemble des pays de la zone-euro à engager des « réformes » drastiques.

Sans exonérer Athènes de ses responsabilités, il faudrait être aveugle pour ne pas comprendre que ce sont les mêmes institutions financières qui ont été renflouées avec l’argent des contribuables qui font désormais fortune grâce aux malheurs de la Grèce, et que ce sont une fois encore les contribuables qui vont passer à la caisse. Le plus grave, c’est que, malgré ce qu’on voudrait nous faire croire, cela n’est possible que par la complicités de certaines « élites », au plus haut niveau de nos gouvernements, qui sont les meilleurs agents du nouvel ordre économique mondial qui est en train de se mettre en place.

Une initiative du nouveau Reich Allemand

C’est Wolfgang Schäuble, le ministre des finances Allemand, qui a été hier à l’initiative hier de la création d’un FMI européen. Celui-ci n’a pas tardé a être appelé Fonds Monétaire Européen (FME). « Pour la stabilité de la zone euro, nous avons besoin d’une institution qui dispose des expériences du FMI et de pouvoirs d’intervention analogues », a déclaré sans ambages le ministre.

A peine avait-il lancé l’idée qu’elle a été immédiatement soutenue dans les colonnes du Financial Times Deutschland par Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, ainsi que par Angela Merkel, puis enfin par une source gouvernementale française prudemment réfugiée dans l’anonymat, ces deux dernières manifestant toutefois une certaine retenue (le temps de voir comment tout cela va rebondir).

En proposant ce nouvel « organe », le pouvoir européen ne cherche pas uniquement à régler l’épineuse question du financement des pays de la zone euro en difficulté, mais de faire d’une pierre deux coups en se dotant d’une structure totalement antidémocratique bien commode, puisqu’elle ne sera pas soumise à une quelconque sanction électorale.

Afin de justifier une rigueur généralisée destinée et, sans le dire, de faire payer la crise une deuxième fois à ceux qui la subissent déjà, ce futur « fonds monétaire européen » ne manquera pas d’être l’ultime levier pour contraindre les populations européennes au diktat de Bruxelles.