Le Combattant Carlos, enfermé depuis 16 ans et condamné à perpétuité après avoir été enlevé illégalement le 14 août 1994 à Khartoum (Soudan) par la DST sur l’ordre du Ministère de l’Intérieur sans mandat d’extradition, a été agressé lors d’une comparution au tribunal.
Le mardi 1 février 2011, à 12h45 Carlos a été pris en charge par un peloton d’intervention de la Garde Républicaine à la Prison de Poissy pour être interrogé par le juge Edmond Brunaud au Palais de Justice de Paris à propos d’une affaire datant de 1974, c’est-à-dire au-delà du délai de prescription.
Au départ de la prison de Poissy, alors qu’il commençait à se rhabiller après la fouille et qu’il était en sous-vêtements et en chaussettes, un des gardes du peloton en question a commencé à lui crier dessus. Il l’a menotté les mains derrière le dos – les menottes mises à l’envers et serrées au point de le blesser et faire enfler son poignet.
Puis toujours en hurlant le garde l’a poussé contre le mur, lui ordonnant de s’agenouiller. Carlos a refusé et le garde l’a attrapé par les cheveux lui a cogné la tête contre le mur du couloir de la prison.
Cela allait se répéter plusieurs fois, et lors de l’une d’elles le garde lui a chuchoté à l’oreille, sans que les autres puissent entendre « Obama, Obama, Obama ».
Il a également reçu au moins quatre coups de poing. Toujours en caleçons et en chaussettes il a été poussé dans le fourgon de transport et mis dans une sorte de cagibi métallique. Alors que la température était au dessous de zéro, on lui a mis la climatisation à fond. Au froid glacial s’est ajouté le vacarme strident de cette machine. Dans l’étroit cagibi métallique, avec les mains derrière le dos, il ne pouvait pas se tenir débout ni s’asseoir normalement.
Au cours du voyage d’une demi-heure le fourgon prenait des tournants abrupts lui faisant heurter les parois et le siège métalliques avec les menottes ce qui lui a causé une blessure au péroné (entre les jambes). Il n’avait nulle part où pouvoir se tenir.
Il est arrivé au Palais de justice les sous-vêtements ensanglantés par les blessures au périnée, à la tête, au poignet et à un des doigts…
Ce n’est que devant le juge qu’il a pu se rhabiller. Le juge a pris note de l’état dans lequel il était arrivé.
Le médecin de la prison de Poissy qui a examiné Carlos deux jours plus tard lui a fait un certificat constatant les blessures.
Comité pour la Libération de Carlos Théâtre de la Main d’Or 15, passage de la Main d’Or, 75011 Paris