Nous voilà à un carrefour de notre histoire. Les États Unis et ses alliés se préparent à une guerre nucléaire aux conséquences dévastatrices.
Au cours de la Guerre Froide, le concept de « destruction réciproque assurée » s’est imposé. La compréhension des conséquences d’une guerre nucléaire contribua essentiellement à éviter le déclenchement de la guerre entre les États-Unis et l’union Soviétique.
Aujourd’hui, dans l’ère post-guerre froide, cette compréhension ne prévaut plus.
Le spectre d’un holocauste nucléaire, qui a hanté le monde pendant un demi-siècle, a été relégué à la catégorie de « dommages collatéraux ».
Cette aventure militaire dans le vrai sens du terme menace le futur de l’humanité.
Aussi bien que l’on puisse conceptualiser la perte de vies et les destructions résultantes des guerres actuelles en Irak et en Afghanistan, il est impossible d’évaluer ou de comprendre pleinement la dévastation qui résulterait d’une Troisième Guerre Mondiale, ainsi que l’utilisation de « nouvelles technologies » et systèmes avancés d’armes, jusqu’à ce qu’elle se produise réellement et devienne une réalité.
Une série de guerres appuyées par les États-Unis caractérise une certaine période de notre histoire, à laquelle on se réfère par euphémisme en tant qu’ »ère post-guerre ». La guerre des États-Unis en Afghanistan a été développée en plusieurs étapes, pendant trente et un an. L’irak a été l’objet d’occupation militaire par les États-Unis et ses alliés durant plus de sept ans.
Nous vivons actuellement l’histoire, mais en même temps, nous sommes incapables de comprendre les évènements qui forment notre futur et qui se passent sous nos yeux.
Les détails des préparatifs de guerre en cours ont été soustraits à la vue du public. Les médias sont impliqués dans des actes de camouflage. Les effets dévastateurs d’une guerre nucléaire sont banalisés ou ne sont pas mentionnés. Et en même temps, l’opinion publique a les yeux rivés sur ce que l’ont pourrait nommer « fausses crises ».
Une Troisième Guerre Mondiale n’est plus un scénario hypothétique puisqu’en 2007, le président Bush avait laissé entendre en termes in-équivoques que si l’Iran ne se pliait pas aux demandes des États-Unis, il pourrait être forcé, à « contre-cœur », à provoquer une Troisième Guerre Mondiale.
Nous avons en Iran un leader ayant annoncé qu’il voulait détruire Israël. Alors j’ai dit au gens que s’ils étaient intéressés par éviter la Troisième Guerre Mondiale, il me semble qu’ils devraient être intéressés par les empêcher d’avoir les connaissances nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire. Je prend très au sérieux la menace d’un Iran armé nucléairement… (Georges W. Bush, 17 octobre 2007)
Burlesque et souriant : « J’ai ici l’expression de Bush lorsqu’il prononce les mots « Troisième Guerre Mondiale » (The Huffington Post, 17 octobre 2007)
Vraies crises contre fausses crises
Dans une logique complètement tordue, la Troisième Guerre Mondiale est présentée comme un moyen pour préserver la paix mondiale
L’Iran est accusé de refuser l’accomplissement des « demandes raisonnables » de la « communauté internationale ».
Les réalités sont tordues et renversées. L’Iran est accusé de vouloir commencer une Troisième Guerre Mondiale. De façon inhérente dans la doctrine militaire étasunienne, les victimes de la guerre sont souvent présentés comme les agresseurs.
La Troisième Guerre Mondiale se justifie comme une emprise humanitaire de bonne foie qui contribue à la sécurité mondiale. Dans une ironie amère, ceux qui décident de l’utilisation de l’arme nucléaire se créent leur propre propagande. Le Président et Commandant en Chef, Barack Obama, crée ses propre mensonges.
Ni la guerre, ni la crise économique mondiale s’entendent comme part d’une crise sans précédents dans l’histoire du monde. Ironiquement, les danger pour l’humanité d’une guerre nucléaire n’évoquent pas la peur ou l’intérêt du public.
Par contre, les « fausses » crises – par exemple, le réchauffement climatique, une pandémie de grippe au niveau mondial, une attaque nucléaire sous « faux drapeau » par des « terroristes islamiques » -, sont fabriquées par les médias, les gouvernements, les appareils de renseignement et les think-tanks de Washington.
La compréhension des évènements politiques et sociaux fondamentaux est remplacée par un monde de pure fantaisie, dont les « gens mal intentionnés » sont aux aguets. Le but de ces « fausses crises » est d’occulter les vraies crises, ainsi que d’inculquer la peur et l’insécurité aux populations.
L’objectif de toute politique pratique est de maintenir dans un état d’alerte la population… en la menaçant avec une interminable série de lutins, tous imaginaires… La nécessité de sauver l’humanité est toujours une façade de la nécessité de la dominer. (H.L.Menken)
Ainsi, le danger réel d’une guerre nucléaire est à peine perceptible, ces « fausses crises » sont toujours à la une des médias.
- Le chômage massif, les saisies hypothécaires, et la pauvreté ne sont pas caractéristiques d’une crise (sociale).
- La légalisation de la torture et les assassinats politiques sélectifs ne forment pas partie d’une crise (constitutionnelle). Torturer et tuer de potentiels terroristes afin de créer « un monde plus sur ».
- La guerre engagée pour des raisons humanitaires est considérée comme une « solution » à une crise et non comme sa cause. La Crise Économique n’est pas mentionnée parce qu’il parait que la récession est terminée. En d’autres mots, il n’y a pas de crise (économique).
Trois types de fausses crises
1. Une attaque nucléaire d’Al Qaeda contre les États-Unis
Tôt ou tard arrivera un 11 septembre nucléaire [causé par des terroristes islamiques] dans une ville étasunienne ou alliée des États-Unis… Une attaque terroriste nucléaire contre une ville étasunienne pourrait prendre de multiples formes. Le pire des cas serait l’explosion d’un artefact nucléaire dans une ville. Dépendant de la taille et de la sophistication de l’arme, elle pourrait tuer des centaines de milliers voire des millions des personne (David Kruger, Is a Nuclear 9/11 in our futur ?, Nuclear Age Peace Foundation, 6 octobre 2003)
La menace nucléaire provient des organisations non étatiques, dotées d’une capacité limitée en ce qui concerne les armes avancées, plutôt que des puissances nucléaire connues (États Nucléaires).
2. Une urgence de Santé Publique Mondiale. Une pandémie de grippe mondiale.
« Jusqu’à 2 milliards de personnes pourraient être infectées [de H1N1] dans les 2 prochaines années – près d’un tiers de la population mondiale » (Organisation Mondiale de la Santé d’après l’information des médias occidentaux, juillet 2009)
« La gripper porcine pourrait toucher jusqu’à 40% des étasuniens dans les deux prochaines années et jusqu’à centaines de milliers pourraient mourir si une campagne de vaccination ou autre mesure ne fonctionne pas. » (déclaration officielle du gouvernement des Etats-Unis, Associated Press, 24 juillet 2009)
« Les états-Unis espèrent avoir 160 millions de doses de vaccins contre la grippe porcine disponibles au cours d’octobre. » (Associated Press, 23 juillet 2009)
« Les fabricants de vaccins pourraient produire 4.900 millions de vaccins contre la grippe pandémique par an dans le meilleur des cas » (Margaret Chan, Directrice général de l’OMS, citée par Reuters, 21 juillet 2009)
3. Les dangers du réchauffement climatique
« Les chiffres principaux sont les suivants : 300.000 morts et 300 millions de personne affectées par an [par le réchauffement climatique]. » (Greenpeace, Deaths and displacement dure to climate change set to grow, 5 juin 2009)
« Le changement climatique, c’est à la vie, à la mort. C’est le champ de bataille mondial. » (Wangari Maathai, prix nobel de la paix)
« Deux mille scientifiques, dans une centaine de pays, participent à l’initiative scientifique la plus élaborée et la mieux organisée de l’histoire de l’humanité, ayant produit depuis lors un consensus comme quoi nous affronterons une série de terribles catastrophes, à moins que nous agissions pour nous préparer et faire face aux causes sous-jacentes au réchauffement climatique. » (Al Gore, discours à la Convention Nationale du Sierra Club, 9 septembre 2005)
« La préoccupation fondamentale est que si le réchauffement climatique devient hors de contrôle, les température pourraient également devenir hors de contrôle et rendre toute notre planète inhabitable… c’est la première fois qu’une espèce a été en état de prendre le risque de générer sa propre disparition… Les dinosaures ont dominé la Terre pendant 160 millions d’années. Nous prenons le risque de mettre notre futur en danger après à peine un quart de million d’années. » (Michael Meacher, ex ministre britannique de l’environnement, cité dans The Guardian, 14 février 2003)
L’inquisition étasunienne
Annoncées comme la « vraie menace », ces fausse crises constituent un encombrement de la « vraie crise ».
L’objectif est de déformer les faits, créer une atmosphère de peur et d’intimidation, ainsi que d’en finir avec la dissidence populaire et la résistance contre l’ordre politique et économique établi. Il s’agit d’une ambiance inquisitoriale. Comme disaient les Monty Python :
Personne n’espère rencontrer l’Inquisition Espagnole ! [lire l’inquisition étasunienne] Notre arme principale est la surprise [lire l’insécurité]… la surprise et la peur… la peur et la surprise… Nos deux armes sont la peur et la surprise… et l’efficacité impitoyable… Nos trois armes son la peur, la surprise, et l’efficacité impitoyable… et une dévotion quasi fanatique au Pape [lire au gouvernement étasunien]… Nos quatre… non… Parmi nos armes… Parmi nos armes… il y a des éléments comme la peur, la surprise… Je vais la refaire. »
La campagne de peur sous-jacente à une fausse crise est l’intention de cacher la vraie crise -y compris le danger d’une guerre nucléaire-, ainsi que de désarmer toute forme de résistance et d’opposition significative.
Article original sur : Global Research
traduction Régis pour E&R