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— Melody_N (@Melody_Hain) 2 août 2018
La situation sanitaire liée à la canicule était « maîtrisée » jeudi sur l’essentiel de la France avec cependant « des tensions » dans le Grand Est, selon le ministre de la Santé, Agnès Buzyn, interrogée lors d’une visite aux urgences du CHU de Nîmes.
Un diagnostic en partie confirmé par Zyanab Riet, déléguée générale de la Fédération Hospitalière de France (FHF) :
« Il n’y a pas d’inquiétude particulière, estime-t-elle. Tous les moyens sont mis en place pour que les soignants puissent travailler dans de bonnes conditions. Les temps de pause et les rotations d’équipes sont adaptés à la chaleur. »
Pourtant, des voix discordantes se font entendre ces derniers jours, et pas seulement dans les services d’urgences. Les sous-effectifs sont généralisés et entraînent des risques pour les patients. Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI), fait le point sur la situation.
La situation sanitaire liée à la canicule est-elle « maîtrisée » comme le dit le ministre ?
Ce n’est pas du tout le cas, loin de là. Il faut bien comprendre qu’en temps normal on est déjà à flux tendu en termes d’effectifs. Et pendant l’été, la situation s’aggrave puisque les économies imposées empêchent le remplacement à 100% des personnes en congés. Aux urgences, c’est là où les choses sont souvent le plus visibles pour les patients. S’ils n’ont pas de symptômes très alarmants, l’attente s’élève actuellement souvent à 8 h dans des services parisiens par exemple. Et avec la chaleur la tension augmente vite. En ce moment, 15 infirmiers par jour se font agresser dans les hôpitaux. Donc on est loin d’une situation « maîtrisée ». Ce n’est d’ailleurs pas une surprise, selon une enquête de l’Agence Régionale de Santé d’île de France réalisée en mai auprès des services d’urgences de la région, plus de 1 200 gardes n’étaient pas assurées cet été avec plus de la moitié au mois d’août !
La crise existe dans tous les services ?
Bien sûr. Rares sont ceux qui peuvent réduire leur activité pour s’adapter aux vacances du personnel... Il faut continuer les chimiothérapies par exemple ! Pareil pour les patients dont les pathologies chroniques comme le diabète entraînent des complications qui exigent une hospitalisation. Sans oublier les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque ou rénale. Tous ces contextes sont en plus aggravés par la chaleur. Ils ont besoin de soins supplémentaires de la part d’équipes en sous-nombre...
Il faut comprendre que depuis des années, ceux qui sont à l’hôpital ont des profils de plus en plus lourds : les autres sont rentrés chez eux ! C’est ce qu’entraîne le développement de la chirurgie ambulatoire (sans passer une nuit à l’hôpital, NDLR) et le raccourcissement général des durées de séjour. Alors pour le personnel soignant, c’est mission impossible. Pour revenir aux urgences, on a eu des exemples dans l’actualité ces dernières semaines de patients âgés morts sans même avoir été vus par un médecin. Cette situation de crise va donc se traduire par des décès que l’on aurait pu éviter.
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Voici le documentaire choc sur les deux épisodes caniculaires de l’été 2003 en France, qui ont causé la mort de 15 000 personnes et révélé l’ampleur d’un désastre organisationnel national.
Certaines images de personnes décédées dans leur appartement, malgré le floutage, peuvent heurter les personnes sensibles. La misère sociale dans toute son horreur.