@ françois devigne : tant que les agents économiques internationaux continuent d’acheter nos monnaies et nos emprunts, et à utiliser nos réseaux financiers, ça tiendra... paradoxalement, la suprématie occidentale repose sur le fait que les émergents achètent nos titres, commercent dans notre monnaie, et viennent faire valoriser leurs excédents sur nos marchés.
Il y a quelques opérations pour dédollariser, mais cela reste pour le moment minoritaire. En effet, il n’y a pas pour le moment de monnaie apte à remplacer le dollar (et l’euro et les monnaies occidentales) dans les échanges internationaux, ni d’industrie financière apte à remplacer la nôtre. Les monnaies potentielles de rechange (yuan, rouble, roupie, etc.) sont encore trop faibles : manque de volumes et de disponibilité, manque de recul historique, manque d’acceptation sur l’ensemble du marché. Les émergents sont en outre face aux mêmes dilemmes que les Occidentaux : exporter massivement sa monnaie c’est nécessairement creuser son déficit a due proportion. Ils ne sont pas encore en situation économique ni politique de pouvoir le faire.
Il se pose la question de savoir par quoi remplacer le dollar. Une autre monnaie (yuan, par ex.), conduisant aux mêmes problèmes ? Un panier de monnaies conduisant aux mêmes problèmes que l’Euro (contraintes de convergence et de stabilité) ? Le retour aux monnaies nationales adossées à l’or (risque de manque de liquidités) et au marché des changes ? Je ne suis pas expert, mais cette question ne semble pas réglée.
Cette situation prendre nécessairement fin un jour (rien n’est éternel) : la seule question est quand ? Et dans quelles circonstances événementielles ?