Le recours à des assurances pour se protéger de l’impact de la faillite d’un pays a été dévoyé par les spéculateurs qui en ont fait une arme financière, désormais massivement utilisée à mesure que les inquiétudes sur la solvabilité des Etats grandissent.
Le CDS ("Credit Default Swap") est au départ une simple assurance sur un emprunt émis par un état ou une entreprise, contractée de gré à gré.
Un investisseur détient de la dette grecque, il désire se couvrir contre le risque de banqueroute de ce pays et contracte un tel produit auprès d’un "assureur". Après tout, rien que de très normal.
Le problème est qu’il peut aussi très bien acheter un CDS sur de la dette grecque sans pour autant en détenir.
"C’est exactement comme si je m’assurais contre un incendie sur une habitation dont je ne suis ni propriétaire ni locataire. J’ai tout intérêt à ce que cette maison prenne feu pour toucher la prime", explique Paul Jorion, auteur de plusieurs ouvrages dont "Vers la crise du capitalisme américain" (Editions du Croquant).
"Les CDS sont dévoyés, ils sont aujourd’hui majoritairement utilisés pour spéculer sur la faillite des Etats. Ainsi, des fonds spéculatifs n’ayant jamais investi un euro en Grèce les ont utilisés pour parier sur la faillite de ce pays", explique cet ancien trader.
Et de mettre en garde contre un danger d’autant plus grand que ces prophéties sont souvent "auto-réalisatrices".
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