Cinéma, Hollywood, féminisme, diversité, tous les éléments sont réunis pour une franche rigolade sur le dos des bien-pensants… On s’assoit au premier rang et on regarde.
Spectacle délicieux que celui des bourgeois de gauche qui s’empêtrent dans leurs déclarations faussement humanistes basées sur des principes glandilleux. On nage dans le double, le triple mensonge. Et quand une vérité surgit, par accident ou exaspération, aussitôt, une pluie de flèches acides vient s’abattre sur l’impudent, qui se précipite vers les micros pour vomir un discours d’excuses. Le politiquement correct a fait beaucoup de mal à la Vérité, certes, mais il nous gratifie, chaque jour que Dieu fait, d’un spectacle aussi lamentable qu’irrésistible.
Car comment ne pas rire aux sorties de ces bourgeoises blanches jalouses de la montée du communautarisme noir à Hollywood (et forgé par Hollywood) – que la classe culturelle dominante dont elles sont issues se rassure, les Noirs n’arracheront jamais le pouvoir à la Grande Famille du cinéma, aux commandes de la « com » américaine depuis un siècle – qui essayent d’opposer leur féminitude souffrante à la négritude souffrante ? Bel exemple de débat tronqué, inspiré de la souffritude shoahtique, qui mène à une exacerbation des communautarismes.
- La sélection officielle des acteurs nominés pour les Oscars 2016 est effectivement très blanche
Dans le cas qui nous préoccupe, avant la livraison des Oscars (28 février), on attend la position de la communauté souffrante des « actrices noires », des « naines blanches », des « actrices homosexuelles noires », des « bourgeoises blanches légèrement retardées mentales », sans oublier les « prostituées déguisées en comédiennes parce qu’il faut bien vivre », et autres « actrices blanches déguisées en Noires à coups de cirage », signes avant-coureurs d’une pulvérisation de l’Humanité en microgroupes ennemis, prélude à la guerre de tous contre tous.
Bon là c’est moins grave, puisque deux gonzesses plongées dans le cinoche jusqu’au cou rejouent la guerre de Sécession en voulant renvoyer les descendants d’esclaves dans les champs de coton, qu’ils n’auraient jamais dû quitter. Évidement, on exagère, mais comment ne pas exagérer une situation déjà exagérée, afin de la faire éclater ? Il ne reste que l’humour pour faire redescendre sur terre ces partisans du match de l’Homme contre l’Homme (ou plutôt de la Femme contre l’Homme noir), qui arrange bien la vraie dominance. Il faudra bien ressouder les éclats de cette guerre civile – pour le moment encore – culturelle.
- Will Smith s’insurge contre l’absence d’acteurs de couleur dans la sélection des Oscars 2016
Dernière minute : pour ne rien arranger, Will Smith annonce qu’il boycottera la cérémonie du 28 février car les nominations, pour la deuxième année consécutive, ont exclu tout acteur et réalisateur « issus des minorités ». À l’origine de cette politisation soudaine d’un acteur plutôt politiquement neutre, et qui est sorti de la fameuse « A list » (il y a peut-être un rapport), la prise de position de son épouse Jada Pinkett et de son réalisateur, le très activiste Spike Lee.
La question ultime qui se pose : Hollywood va-t-il vaciller sous les coups de boutoir de sa propre production de bien-pensance ?
À l’été 2014, le magazine Vanity Fair interroge Julie Delpy qui évoque sa souffrance lors de la cérémonie des Oscars :
Voici maintenant le point de vue du journal Libération sur cette affaire.
Les actrices européennes ne devraient peut-être pas commenter le problème de diversité dans les nominations des Oscars. Après ceux de Julie Delpy, ce sont les propos de Charlotte Rampling qui font réagir.
Vendredi, c’est la nommée à l’Oscar de la meilleure actrice Charlotte Rampling qui avait déniché dans cette polémique du « du racisme contre les Blancs ».
« Peut-être que simplement, les acteurs noirs ne méritaient pas d’être dans la dernière ligne droite », a-t-elle déclaré sur Europe 1.
Elle s’est depuis expliquée dans un communiqué transmis à CBS, peut-être pour ne pas épuiser toutes ses chances de gagner.
« Je voulais simplement dire que dans un monde idéal, chaque performance doit avoir une égalité de chance pour la sélection », commence l’actrice. « La diversité dans notre métier est un problème important qui doit être résolu », ajoute-elle, se félicitant aussi des changements annoncés par l’académie des Oscars. L’académie a en effet annoncé quelques changements, pour rendre plus divers ses membres, qui votent pour attribuer les Oscars.
« Je me dis que j’aimerais être une Afro-Américaine »
Julie Delpy, réalisatrice et actrice présente au Festival de Sundance pour Wiener-Dog de Todd Solondz, a commenté : « Il y a deux ans, j’ai fait une réflexion sur l’académie des Oscars principalement composée de mâles blancs, ce qui est la vérité, et j’ai été conspuée par les médias. » Elle a ajouté que « les femmes ne peuvent pas parler ».