La France, en première ligne ces derniers jours dans la tempête qui agite les Bourses et la zone euro, a enregistré une stagnation de son économie (0,0%) au deuxième trimestre mais le gouvernement a décidé de maintenir à 2% son objectif de croissance pour l’année.
L’institut de statistiques Insee a annoncé vendredi que la croissance du Produit intérieur brut (PIB) avait été nulle au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent.
Cette stagnation, après une vive progression au premier trimestre (+O,9%), confirme une nette décélération de l’activité, anticipée par les analystes, même si la Banque de France s’attendait encore à une croissance de 0,2% pour ce trimestre dans ses prévisions de lundi dernier.
Le ministre français des Finances, François Baroin, a reconnu vendredi matin sur la radio privée RTL que cette stagnation du PIB au deuxième trimestre était un peu décevante.
Il a toutefois répété sa confiance dans l’économie française et maintenu la prévision de croissance de gouvernement à 2% pour 2011. Nous serons en ligne avec les objectifs de croissance de cet exercice, a affirmé M. Baroin.
Je suis très confiant parce que nous avons des fondamentaux dans notre économie qui sont solides.
L’estimation de la croissance au deuxième trimestre était attendue avec beaucoup d’intérêt par le ministère de l’Economie et des Finances. Elle doit donner le la d’un budget 2012 dont l’élaboration s’annonce particulièrement épineuse en pleine crise de l’euro et alors que la France s’est engagée sur des objectifs ambitieux de réduction du déficit public et de désendettement.
Les marchés ont marqué une défiance croissante ces derniers jours à l’égard de la France, envisageant une dégradation de la note triple-A de sa dette, décernée par les agences de notation financière. En Bourse, les banques françaises ont été particulièrement chahutées, en particulier la Société générale et BNP-Paribas.
Les dépenses de consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance française, ont reculé au deuxième trimestre (-0,7% après +0,4%), tandis que la formation brute de capital fixe (FBCF), autrement dit l’investissement, a décéléré légèrement (+0,9% après +1,2%), selon un communiqué de l’Insee.
Les importations se sont repliées (-0,9% après +3,1%), alors que les exportations ont stagné (0,0% après +1,8%). En conséquence, le solde commercial a contribué positivement à la croissance du PIB (+0,3 point après -0,5 point).
La production totale de biens et services a été stable au deuxième trimestre, après un premier trimestre très dynamique (+1,4 %). La production manufacturière a reculé dans le même temps de 0,6 % après avoir progressé de 2,9% au premier trimestre, la plus forte hausse depuis lété 1968. Toutes les branches se sont repliées, à lexception de lindustrie agro-alimentaire.