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Coupe du monde 2018 : le Royaume-Uni compare Poutine à Hitler

La diplomatie britannique se ridiculise

Sur fond de crise diplomatique liée à l’affaire Skripal, la guerre des mots entre la Russie et le Royaume-Uni a atteint un niveau inédit. Pour le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson, la Russie est comparable... à l’Allemagne nazie !

 

Quand on manque d’arguments, on prend le risque de recourir à des énormités, et par là-même de franchir des lignes rouges en matière diplomatique. Ce 21 mars, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johson a ainsi marqué un point Godwin. « Oui, je pense que la comparaison avec 1936 est juste », a-t-il ainsi lancé en réponse à un parlementaire qui estimait que le président russe Vladimir Poutine allait mettre à profit la Coupe du monde en Russie (en juin et juillet 2018), « comme Hitler a utilisé les Jeux olympiques de 1936 ».

 

 

Sur fond de crise diplomatique déclenchée par l’empoisonnement de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia le 4 mars dernier, qui a gravement détérioré l’état des relations russo-britanniques au moment de la présidentielle russe, l’escalade verbale ne semble pas avoir de limites pour le bouillonnant Boris Johnson, habitué des déclarations iconoclastes et des dérapages. « Franchement, c’est à vomir de penser à Poutine en train de se glorifier lors de cet événement sportif », a-t-il même ajouté, quitte à envenimer un peu plus la crise entre la Russie et le Royaume-Uni.

 

« De tels parallèles sont inacceptables », réagit Moscou

À Moscou, la réponse ne s’est pas fait attendre. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, est montée au créneau pour dénoncer la comparaison avec l’Allemagne nazie. « De tels parallèles sont inacceptables et ne sont pas du niveau d’un corps diplomatique d’un État européen », a-t-elle déclaré.

L’empoisonnement de Sergueï Skripal le 4 mars dernier à Salisbury a été le point de départ d’une crise diplomatique parmi les plus aiguës de ces dernières années entre Londres et Moscou. D’emblée, les autorités britanniques ont pointé le doigt la Russie au motif que l’agent chimique qui aurait été utilisé, le novitchok, avait été conçu, naguère, du temps de l’Union soviétique. La formulation du produit mortel a d’ailleurs été rendue publique en 1992. Or, depuis ce 4 mars, Londres n’a apporté aucune preuve pour étayer ses accusations, Theresa May se contentant d’avancer que l’implication de la Russie dans cet empoisonnement était « hautement probable ». Boris Johnson était même allé jusqu’à déclarer « très probable » que l’utilisation de l’agent innervant sur le sol britannique était « la décision de Vladimir Poutine ».

Ce 21 mars, toutefois, à l’occasion d’une réunion consacrée à l’affaire et ouverte à tous les diplomates en poste à Moscou, le ministère russe de la Défense a estimé que l’empoisonnement chimique n’avait que deux explications possibles. « Soit les autorités britanniques sont dans l’incapacité d’assurer la protection, disons, d’une attaque terroriste sur leur sol, ou bien, que ce soit directement ou indirectement, je n’accuse personne, elles ont mis en scène une attaque contre un citoyen russe », a déclaré Vladimir Ermakov, chef du département de non-prolifération des armes chimiques du ministère russe de la Défense. « N’importe quelle substance toxique militaire aurait fait de multiples victimes sur le lieu de l’empoisonnement. Mais à Salisbury, ce n’était pas du tout le cas », a-t-il ajouté.

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