Présenté par Delanoë comme « une immense feuille translucide », la canopée des Halles, future couverture en tôle du jardin des Halles, se veut le grand œuvre de son mandat.
1 milliard d’euros : c’est ce que devrait coûter, au final, l’ensemble du chantier de la canopée des Halles, et de ses aménagements annexes, débuté il y un an et dont l’inauguration est attendue, si tout va bien, en juin prochain. Ce chantier pharaonique – le plus important de France – représente en terme de coût l’équivalent, au choix, de la construction de 40 collèges publics, 51 écoles communales, 349 crèches de 40 berceaux ou 49 000 logements sociaux. Tout ça pour un toit qui va recouvrir une partie du jardin des Halles !
Cette invraisemblable lubie confiée à la société Vinci, qui va coûter plus de 450 euros par Parisien, Delanoë veut en faire sa pyramide du Louvre, son grand œuvre et marquer la postérité de son sceau. C’est tout juste, à écouter ce qu’en disent les courtisans, si nous ne nous trouvons pas là devant la huitième merveille du monde. Le maire de Paris la décrit comme « une immense feuille translucide ». La luxueuse plaquette publicitaire de la Ville, adressée à grands frais à l’ensemble des journalistes, décrit « une peau de verre qui laissera passer la lumière ». Quant à l’architecte du projet, Patrick Berger, il vante, lui, une « création [qui] mettra en résonance l’énergie naturelle et l’énergie urbaine ».
La réalité est tout autre : en fait de « feuille ondoyante », il s’agit, plus prosaïquement, d’une simple… plate-forme en tôle ondulée de 25 000 m². Seule particularité de ce toit à but strictement décoratif : il ne protègera pas des intempéries, et notamment de la pluie, les 800 000 personnes qui sont censées déambuler dessous chaque jour. Pour des raisons de sécurité (en cas d’incendie, les fumées doivent pouvoir s’échapper), 50 % de sa surface doit en effet laisser passer l’air et l’eau… Symbole entre tous de ce chantier ubuesque mélangeant gaspillages et mépris des riverains – 83 % d’entre eux appréciaient le jardin en l’état : l’architecte a fait réaliser une maquette pour le grand public facturée 1 million euros… qui a été détruite au bout de deux mois, sans avoir été vue par quiconque !
F. D.
Source : Les Dossiers du contribuable, n°12, « Réquisitoire contre les dépenses inutiles des maires », avril-mai 2013.