Vladimir Poutine parle de « voie de la terreur » pour l’Ukraine commentant les accusations récentes faite par les services de renseignements russe : certains de leurs homologues ukrainiens auraient tenté de commettre plusieurs attentats en Crimée afin d’y « déstabiliser le climat politique ».
L’affaire des unités spéciales du ministère ukrainien de la Défense qui ont entrepris une tentative de percée dans la péninsule criméenne dans la nuit du 7 au 8 août se poursuit. D’après les renseignements fournis par les agents faits prisonniers, l’objectif de l’escapade avortée était de « tuer le tourisme » en Crimée, en semant la panique.
Mais le président ukrainien Piotr Porochenko vient d’ordonner de mettre en état d’alerte des unités ukrainiennes à la frontière avec la Crimée et avec le Donbass. C’est l’information que le président ukrainien a relayé via son compte Twitter, à l’issue d’une réunion avec les organismes chargés de la sécurité et avec le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
Xavier Moreau, auteur du livre Ukraine. Pourquoi la France s’est trompée, a une explication simple à donner à l’accroissement de l’activité dans le secteur :
« Il faut voir qu’aujourd’hui Vladimir Poutine et la Russie sont au centre de la campagne électorale américaine. Il est tout à fait dans l’intérêt du département d’État américain, qui est démocrate, que la situation s’envenime et de pousser la Russie à la faute, par exemple, entreprendre une action militaire aux frontières de la Crimée. Je pense qu’on assiste à la France-Syrie et en Crimée à l’ultime tentative de l’administration Obama pour essayer d’entraîner la Russie dans la guerre. Je pense que cela échouera ».
Xavier Moreau croit qu’aujourd’hui les Français, les Allemands, toutes les grandes puissances occidentales qui ont participé aux accords de Minsk ne s’intéressent même plus à l’Ukraine. Ainsi, « le but de l’administration kiévienne est de faire en sorte qu’on parle de nouveau de l’Ukraine. C’est pour ça qu’il y a un bombardement en permanence sur les lignes du Donbass et qu’il y a eu cette tentative d’amener la guerre à des fins de terrorisme en Crimée ».
« Le destin des Tatars de Crimée » est une cantilène des média occidentaux. L’initiative de semer la terreur dans les zones touristiques criméennes peut-elle être le fruit d’un groupe amateur ?
« On est dans une stratégie de communication, et pour communiquer il faut qu’il y ait quelque chose qui se passe comme un attentat. Vous imaginez que si jamais il y a eu un attentat en Crimée, aussitôt toute la presse occidentale (à commencer par les Français) aurait dit : soulèvement des Tatars de Crimée,… Toute la presse occidentale aurait pu rebondir sur ces attentats en disant que c’était la population criméenne qui voulait chasser l’"envahisseur russe". Les services américains et ukrainiens ont pris un grand risque, qui ne payera pas. D’autant plus que tous les Russes ont montré la personne qui a été capturée et qui dirigeait l’opération. Maintenant, même s’il y a un attentat en Crimée, tout le monde saura bien que derrière il y a un service secret étranger ».
Alors, les autorités de Kiev ont voulu attirer l’attention et faire du bruit, mais du bruit, il n’y en a point !
« C’est évident parce que cela a échoué ! Si jamais un groupe de forces spéciales terroristes avait réussi à faire sauter une bombe en revendiquant, par exemple, Mejlis de Tatars de Crimée, Ukrainiens en colère, etc., je peux vous dire qu’on aurait en parlé dans tous les médias occidentaux ».
Le représentant permanent de l’Ukraine à l’ONU Vladimir Eltchenko a demandé de réunir le Conseil de Sécurité pour « éclaircir la situation ».
Pourtant, la situation semble on ne peut plus claire.