Après les centaines de magazines consacrés à "l’affaire DSK" sont venus des essais, des romans, des séries télé, et maintenant un film. Si l’ex du FMI n’a pas relevé l’économie mondiale, il aura au moins été bon pour le business !
Certains disent l’avoir croisé, méconnaissable, bouffi, la paupière plus tombante que jamais, barbe à la Gainsbourg et cheveu hirsute. La silhouette et le pas hésitant d’un vieillard, cramponné à son caddie dans la supérette du quartier. Qu’on se rassure, beau quartier tout de même. Mis à la porte par son épouse Anne Sinclair, le "sexual killer" le plus célèbre de la planète n’a tout de même pas atterri au milieu de la populace.
« Plus haut monte le singe, plus il montre son derrière », disait l’illustre Montaigne, à quoi les Chinois répondent : « Et plus on s’élève, plus dure sera la chute ». Rarement expressions auront été si bien illustrées. Après cela, il est intéressant de voir comment l’affaire en question se transforme en machine à faire du fric. Et quoi d’étonnant, après tout, tant nous avons tous été friands de ce feuilleton aux rebondissements si énormes qu’aucun scénariste n’aurait osé les inventer pour une série B.
On a d’abord vu les amis monter au filet. Le premier livre, DSK, l’homme qui aimait les femmes (Democratic Books), est sorti trois semaines seulement après le scandale du Sofitel, signé d’une mystérieuse Perséphone. Fin 2011 c’était Michel Taubmann, le grand ami, qui volait au secours du couple avec DSK, la contre-enquête (Éditions du moment). On a eu aussi les livres entièrement consacrés à Madame : Une femme dans la tourmente d’Oriane Oringer (Éditions Exclusif), Madame DSK – un destin brisé (First Documents) de Renaud Revel et Catherine Rambert, puis Anne Sinclair, dame de tête femme de cœur (Calman-Lévy) d’Alain Hertogue et Marc Tronchot.
Au printemps dernier, c’est John Solomon, un journaliste américain proche de la défense, là encore, qui publie DSK, le scandale qui a fait chuter Dominique Strauss-Kahn. Il est vite éclipsé par le best-seller de l’été : Les Strauss-Kahn (Albin Michel) de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin. Les deux journalistes du Monde y dissèquent comment a fonctionné, depuis le jour de leur mariage, ce couple dévoré d’ambition à qui tout semblait sourire. L’enquête la plus fouillée, sans aucun doute.
En cette rentrée littéraire, ce sont maintenant les romans qui arrivent sur le marché. Stéphane Zagdanski sort ainsi Chaos brûlant (Seuil). Chronique tragi-comique des événements, du Sofitel à Dédé la Saumure, qu’il situe dans un centre psychiatrique new-yorkais « où des schizophrènes surdoués observent le monde ».
Mais le gros morceau est à venir. Il s’agit d’un film du réalisateur Abel Ferrara, avec Gérard Depardieu dans le rôle de DSK et Isabelle Adjani dans celui d’Anne Sinclair. On plaint déjà l’actrice qui va devoir s’y coller, car si DSK est du genre lourd, Depardieu fait son poids ! Quoique l’acteur ait confié à la presse : il ne s’agit pas de« rentrer dans le personnage de DSK. Je ne l’aime pas (…) Je n’ai jamais été ému par des gens qui n’ont pas de dignité. »
Hé, Gégé, tu t’es vu quand t’as bu ?
Quant à Adjani, les yeux au bleu fixe et les joues gonflées au Botox comme un ballon de foot, elle a confié au micro de RTL : « Tout ce qui peut constituer une chasse à l’homme m’est insupportable, mais je suis toujours du côté des femmes ». Et aussi du côté du cachet ? Au fait, qui dans le rôle de Dodo La Saumure ? Le fantôme de Jean Lefebvre ?