Malgré l’étonnant silence des « spécialistes » et autres politologues de plateau télé, c’est un des événements politiques de ce début de siècle : le FN de Marine Le Pen se range peu à peu derrière la figure mythique du Général de Gaulle. Une métamorphose totalement inimaginable il y a quelques années encore.
Depuis les années 60 en effet, De Gaulle, pour la droite « nationale », c’était l’Antéchrist, celui qui avait osé « brader » l’Empire, celui qui avait « trahi » l’Algérie. Plus que la gauche, il était l’ennemi juré des « vrais patriotes ».
Quand le Front national fut créé en 1972, Le Pen était entouré d’anti-gaullistes radicaux, une véritable bande de tontons flingueurs !
Pêle-mêle, des anciens résistants ayant rompu avec le Général à cause de l’Algérie, des fringants retraités de l’OAS, mais aussi un rugueux quarteron de nostalgiques de Pétain. Leur haine commune de l’homme du 18 juin cimentait le jeune mouvement.
L’arrivée de Marine Le Pen au sommet du FN opéra un brusque changement de cap dès la présidentielle de 2007. Après le rejet définitif des blagues « gazeuses » de Jean Marie, les « éléments de langages » des nouveaux dirigeants du FN témoignèrent d’une transformation profonde.