Philippe de Villiers murmure-t-il à l’oreille du président de la République ? Alors qu’Emmanuel Macron a montré à de nombreuses reprises sa capacité à faire fi des clivages traditionnels, le Journal du dimanche revient sur l’improbable amitié politique et personnelle qui s’est nouée entre l’ancien homme fort de la région Vendée, catholique souverainiste deux fois candidat à la présidentielle, et le chef de l’État.
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Une véritable idylle donc, entamée en août 2016 lors de la visite d’Emmanuel Macron, alors encore ministre de l’Économie, au Puy du Fou. Mais comment deux personnalités politiques a priori si opposées ont-elles pu se trouver ? Quoi de commun entre le pourfendeur des traités européens, tête d’affiche de l’opposition à Maastricht, et le président des envolées lyriques du discours d’Athènes sur la refondation de l’Europe ? Entre le chantre de l’union des droites et l’adepte du « en même temps » ? C’est peut être Emmanuel Macron lui-même qui y répondait le mieux, en août. « J’ai un éthos de droite », confessait-il alors à un conseiller, cité par le JDD.
Et Philippe de Villiers semble également avoir séduit la Première dame. « Brigitte adore Villiers. Elle a un faible culturel pour les gens de cette droite qui sent la terre, les clochers, les semailles et les moissons », explique au journal un proche du couple présidentiel. Sûrement faut-il également chercher dans la vision très « jupitérienne » qu’Emmanuel Macron a développée de l’exercice du pouvoir. « Je trouve qu’il restaure la symbolique régalienne, même si je ne suis pas d’accord avec tout », confiait Philippe de Villiers à Marianne en janvier. « Je suis comme vous, je suis un grand adepte du rétablissement du corps du roi dans ce pays », lui aurait glissé l’ancien journaliste, nommé depuis porte-parole de l’Élysée, Bruno Roger-Petit.
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Et Philippe de Villiers ne se cache pas de jouir d’une écoute inédite, lui qui s’est souvent retrouvé isolé en politique. « J’ai plus d’influence aujourd’hui sur la vie politique française que lorsque j’étais en pleine activité », remarque-t-il, se targuant d’avoir « pesé lou"rd » sur la décision sur Notre-Dame-des-Landes.