Il y a 73 ans, un homme se levait pour dire que la France n’avait perdu qu’une bataille, qu’elle pouvait poursuivre le combat et que ce combat contre la tyrannie serait gagné. Refusant la résignation qui s’était emparée de tant de nos compatriotes, il nous montrait le chemin qui permit à notre pays de se redresser.
Indépendance et rassemblement
Dans la résistance, le Général de Gaulle s’est appuyé sur deux principes fondamentaux. Le premier, bien sûr, c’est la défense acharnée de l’indépendance nationale. En de multiples occasions, il n’hésita pas à s’opposer à nos alliés, dont il dépendait pourtant, pour défendre les intérêts de la France et refuser toute tutelle sur la moindre parcelle de notre territoire libéré.
En 1942 à Londres, il disait que « la démocratie se confond exactement, pour moi, avec la souveraineté nationale. La démocratie, c’est le gouvernement du peuple par le peuple, et la souveraineté nationale, c’est le peuple exerçant sa souveraineté sans entrave ». Il avait bien compris que l’honneur d’un peuple, sa dignité même, consiste à pouvoir décider de ce qu’il souhaite faire de son destin, sans la moindre intervention extérieure. De même que la reconnaissance du libre-arbitre des individus a été une étape essentielle dans les progrès des droits de l’homme, il ne faut jamais oublier que la communauté nationale à laquelle chaque homme appartient a également besoin de son libre-arbitre.
Mais l’attachement du Général à l’indépendance nationale n’était ni nombriliste, ni recroquevillé sur l’hexagone. Le message qu’il a porté pendant des décennies, et qui porte encore aujourd’hui, est celui d’une indépendance qui rassemble, ouverte au monde, lui qui disait que « le patriotisme, c’est aimer son pays. Le nationalisme, c’est détester celui des autres ». Toute sa vie, il a cherché à rassembler les Français et non à les diviser, que ce soit pendant les années sombres de la guerre ou au pouvoir. Ce souci l’avait poussé à proposer un grand projet de participation, « une brèche est ouverte dans le mur qui sépare les classes », une « association qui placera sur le même plan de dignité tous ceux qui contribuent à l’œuvre économique commune » pour dépasser un capitalisme aliénant.
Une boussole pour l’avenir
Beaucoup pensent que les messages portés par le Général ne sont plus d’actualité, que le monde a changé. Pourtant, quand on les lit, ses propos ont une actualité brûlante. Alors que l’Europe s’enfonce dans une crise qui n’a pas d’équivalent, comment ne pas y voir une conséquence de la remise en cause de la souveraineté nationale et de la démocratie ? Les savants fous de Bruxelles ont voulu créer un nouvel Etat, qui absorberait tous les autres, niant des siècles d’histoire. Mais l’histoire ne se fait pas dans des éprouvettes. L’expérience a abouti à une construction digne du docteur Frankenstein.
Non seulement cette Europe plonge le continent dans une récession brutale aux conséquences sociales monstrueuses. Mais en plus elle en vient à remettre en cause la démocratie dès que celle-ci la conteste, quand la France et les Pays-Bas refusent le TCE en 2005, quand l’Irlande refuse le traité de Lisbonne en 2008 ou quand le Premier Ministre Grec se voit refuser un référendum en 2011. Pire, outre le fait d’être ouvertement sous influence étasunienne, cette Europe ne sert que les intérêts des multinationales et des banquiers comme cela devient chaque jour plus évident.
Face à cette évolution délétère, une partie de nos compatriotes cèdent encore à la résignation, pensant que l’on ne peut pas faire autrement, qu’il ne serait pas possible de reprendre notre destin en main. C’est ce qu’une classe politique paresseuse, conformiste et sans imagination essaie de nous faire croire. Elle le fait parce qu’elle est totalement coupée de la réalité et ne ressent pas, depuis sa tour d’ivoire, la nécessité du changement. Pourtant, il est parfaitement possible, aujourd’hui pas moins qu’hier, d’imaginer un nouveau futur, où la France reprendrait son destin en mains.
Quand l’intérêt général est bafoué par des dirigeants qui ont tout simplement renoncé à le défendre et se soumettent à l’extérieur, les Français doivent se tourner vers de nouveaux chefs pour entamer se redresser. C’était le sens du message du 18 juin 1940. Il est plus que jamais d’actualité.