Hier, j’ai passé la journée dans le département de la Moselle : rencontre avec les militants, échange avec les maires, visite de terrain.
Comme à chaque déplacement, j’ai perçu la même colère rentrée, la même inquiétude profonde sur l’état du pays, le même rejet d’une classe politique impuissante à régler les problèmes. Un maire a dû quitter la réunion car dans sa commune une entreprise en difficulté fermait définitivement, délocalisée cette fois-ci en Pologne.
Et ce matin, en ouvrant le journal, je vois les déclarations grotesques de Madame Parisot, présidente du Medef, qui ouvre ses universités par un discours surréaliste sur le fédéralisme européen, nouvelle chimère des classes dirigeantes.
Car oui ce fédéralisme n’est qu’une incantation tant elle est dangereuse pour les peuples. Comment, en effet, pourrions-nous accepter la disparition de la démocratie pour confier à des autorités non élues le pouvoir ?
C’est quand même un comble de voir ceux qui, depuis 20 ans, ont tout échoué (BCE, Commission de Bruxelles, etc…) réclamer un chèque en blanc. Madame Parisot semble avoir définitivement tiré un trait sur l’industrie française.
Que veut-elle pour la France ? Un parc d’attraction pour riches Allemands ou Chinois ?
Ce décalage, plutôt ce gouffre, entre la réalité de ce que vivent les entrepreneurs et les élucubrations du Medef, est de plus en plus insupportable.
Les PME de notre pays font face à des difficultés de plus en plus aigües auxquelles elles répondent tant bien que mal par une forme de retraite désordonnée. Encore une fois, et au risque de me répéter, la France a besoin d’un véritable plan cohérent pour stopper l’hémorragie industrielle et conforter ses entreprises.
Baisser les charges sur les PME et augmenter l’impôt sur les sociétés du CAC 40 ; contrôler le système bancaire qui refuse de plus en plus de soutenir nos entreprises ; se protéger du libre échange déloyal et enfin sortir de l’euro qui nous asphyxie. En tout cas, s’il y a une personne à délocaliser d’urgence, c’est bien Madame Parisot.