Selon une étude de la caisse allemande d’assurance maladie TK menée en 2011 sur les 3,4 millions de personnes qu’elle assure, 20 % des travailleurs du pays souffrent de troubles psychiques liés à leur activité professionnelle. C’est presque deux fois plus qu’en France.
Par rapport à 2007, les arrêts maladie pour stress ont augmenté d’un tiers, le nombre d’ordonnance d’antidépresseurs a explosé de 41 %. Les dépressions sont deux fois plus nombreuses qu’il y a dix ans. Une autre caisse d’assurance maladie, AOK, estime que le nombre d’arrêts de travail pour surmenage a augmenté de 80 % en dix ans (2000-2010).
La dépression et le “burn out” (l’épuisement dû au travail) toucheraient 9 millions de personnes outre-Rhin et ont provoqué plus de 14 % des arrêts maladie en 2011. Un tiers des départs prématurés à la retraite est lié à ces troubles psychiques.
La pression au travail joue son rôle. “Il y a des cadences, par exemple pour sortir de nouveaux modèles dans l’automobile, qui étaient inimaginables il y a quelques années” a ainsi déclaré Hans-Jürgen Urban, dirigeant du syndicat IG Metall, interrogé par l’Afp.
Mais il y a aussi la précarité des salariés et les temps partiels, situation encore plus répandue qu’en France. En 2010, 10 millions de travailleurs étaient à temps partiel (choisi ou pas). C’est plus du quart (26 %) de la population active générale. Et 45 % chez les femmes.