Une côte déplacée, des hématomes et une déchirure musculaire à la poitrine… Tels sont les résultats des examens médicaux du jeune agriculteur Raphaël Baltassat. Un diagnostic dressé dimanche à l’hôpital, consécutif à l’altercation survenue samedi soir dernier entre le jeune agriculteur et des membres de la communauté des gens du voyage ayant tenté d’investir un champ de trois hectares de luzerne appartenant à l’exploitation familiale.
Tout est allé très vite samedi soir lorsque vers 21 heures, le jeune agriculteur a aperçu une file de caravanes emprunter l’allée du cimetière menant au plateau de Loëx. « Ils n’étaient pas là pour discuter, ils sont arrivés en force en sachant que ça n’allait pas nous plaire » explique le paysan qui, après s’être fait éjecter de l’engin agricole avec lequel il avait entravé dans l’urgence l’accès au champ, avait été rejoint par son père et son frère. C’est à ce moment-là que l’altercation avait éclaté.
« Nous nous sommes fait fortement bousculer, nous avons pris des coups, un acharnement contre lequel nous n’avons fait que nous protéger, sans répondre aux nombreuses injures et provocations verbales » raconte le jeune paysan.
« Nous demandons simplement un respect mutuel » « Les hommes qui ouvrent le convoi sont toujours les plus virulents, leur jeu est de nous terroriser en nous entourant pour nous pousser à la faute » explique l’agriculteur, évoquant la présence d’un enfant de la communauté filmant la scène. « Puis tout à coup, le décideur a passé deux coups de fil et le convoi est reparti aussitôt. Les gendarmes sont ensuite arrivés » se rappelle-t-il.
Traumatisée par la scène qui s’est déroulée sous ses yeux, Édith Baltassat ne souhaite pas attiser les tensions. « Des responsables réfléchissent à des solutions et un schéma d’accueil préfectoral a été déterminé. Nous avons le sentiment qu’il n’est pas respecté et qu’aucune sanction n’est appliquée. Nous respectons le mode de vie des gens du voyage. Nous demandons simplement un respect mutuel » résume la mère de famille.
En se rendant à la gendarmerie, le jeune agriculteur entend surtout « marquer le coup, pour que ce genre d’incident n’arrive plus ». « Si nous nous sommes opposés à l’arrivée du groupe, c’est pour défendre notre exploitation. Nous ne pouvons nous permettre de perdre une coupe de fourrage car il faudra nourrir les bêtes cet hiver. Notre métier, c’est d’élever des vaches et de faire pousser des plantes, on a pas vocation à faire la “guéguerre” avec les itinérants » ponctue le jeune agriculteur.