La tolérance des bobos est légendaire, et sans limites. Ces Parisiennes au grand coeur ont organisé, la veille du 14 juillet (fête nationale française, rappelons-le), un Bal des Migrants, pour tous les damnés de la terre qui arrivent dans notre capitale. Aussitôt, les esprits malintentionnés ont raillé sur Twitter ces « dindes qui invitent leurs futurs agresseurs », nous résumons le propos, n’est-ce pas.
Organisation d'1 bal pour #Migrants a Paris ville candidate pour battre le records d'agressions sexuelles de Cologne pic.twitter.com/T8TzbZ0j6P
— G2Gن (@TsarkoChrist) 14 juillet 2016
Pendant que les souris dansent avec les chats, le maire de Paris, l’irremplaçable Anne Hidalgo, dite l’Anne de Paris (titre de noblesse arraché de haute lutte à qui vous savez), prépare l’arrivée des réfugiés dans le XVIe arrondissement.
Un projet qui avait déclenché la colère des habitants de ce quartier huppé, qui ont quasiment pris leurs fourches et leurs faux pour découper en rondelles les responsables de cette décision par trop sociale. Une jacquerie inversée, notre époque est vraiment capable de tout. Le journal 20 Minutes a décrit ce projet humanitaire et écologique. Disons, écologico-humanitaire.
Le centre d’hébergement d’urgence dans le 16e ouvrira fin octobre
Malgré une forte opposition à ce projet, la ville de Paris n’a pas reculé. Un centre d’hébergement d’urgence va bien voir le jour, en bordure du bois de Boulogne, dans le 16e arrondissement, fin octobre. C’est l’association Aurore, qui lutte contre l’exclusion sociale, qui assure le financement et la gestion de ce projet d’un coût global de 4,892 millions d’euros (800 000 euros pris en charge par le département de Paris). Dans ces cinq bâtiments modulaires en bois (117 modules), 200 personnes seront logées : 150 pourront s’installer dès fin octobre puis 50 autres fin novembre.
- L’image de synthèse d’une partie d centre d’hébergement d’urgence dans le 16e
Une double opposition à ce projet
Ce mardi matin, à la Chaize-le-Vicomte en Vendée, les acteurs principaux de ce projet ont visité l’entreprise BH (groupe Bénéteau), qui construit ce centre d’hébergement d’urgence. Une cinquantaine (sur 117) de modules est déjà réalisée et ira sur site fin juillet.
Malgré de nombreux obstacles, le projet va donc devenir une réalité dans les semaines à venir. Pour la plus grande joie de Ian Brossat, premier adjoint de la ville de Paris en charge du logement et de l’hébergement d’urgence. « Ce projet nous tient à cœur car le logement et l’hébergement d’urgence sont une priorité pour la ville de Paris. Il a fait beaucoup parler de lui donc je suis heureux de voir aujourd’hui que les choses avancent bien. »
Tout n’a pas été simple pour mettre en œuvre ce projet, la ville de Paris a dû faire face à « une opposition politique du député-maire du 16e arrondissement [Claude Goasguen] qui a mené une campagne calomnieuse contre la création de ce centre d’hébergement et une mobilisation d’un certain nombre de riverains », toujours selon Ian Brossat.
- La chaîne de production du projet Aurore dans l’entreprise BH.
Non, ce ne sont pas des cabanes
En choisissant l’entreprise BH, spécialiste de la construction bois industrialisée, les instigateurs du projet sont persuadés qu’ils feront taire les opposants. Et leur visite du jour les a confortés dans leur sentiment. « On nous a accusés de vouloir construire des cabanes, mais on est très loin de ça, estime toujours Ian Brossat. On est au contraire dans quelque chose de très qualitatif. Par ailleurs, on voit qu’on fait ici de la production Made in France, nous contribuons ainsi à créer de l’emploi partout en France. »