Samedi, dans la ville kabyle de Tizi Ouzou en Algérie, plus de 500 personnes ont protesté contre « l’islamisation » du pays en mangeant et buvant en public en plein Ramadan, rapporte le journal libanais L’Orient-Le Jour. Elles avaient apporté des baguettes de pain, de l’eau, mais aussi de la bière, et des cigarettes.
Elles souhaitaient dénoncer le « climat de terreur qui règne contre ceux qui ne jeûnent pas » pendant le mois sacré du jeûne religieux musulman, le Ramadan. Pendant ce mois, les Musulmans ne doivent ni boire, ni manger, ni fumer ou avoir des relations sexuelles du lever jusqu’au coucher du soleil, et seuls les restaurants des hôtels de luxe demeurent ouverts. Le gouvernement et les chefs religieux exhortent la population de respecter ce jeûne.
Une grande partie de ces manifestants sont des Berbères, qui sont moins religieux que le reste de la population. « Il y a un climat de terreur qui règne contre ceux qui ne jeûnent pas » explique Ali, un technicien âgé d’environ 40 ans à l’AFP. « Il faut que la religion reste du domaine du privé », ajoute-t-il, précisant qu’il est « musulman de tradition mais pas jeûneur ». « Je ne suis pas Arabe. Je ne suis pas obligé d’être Musulman », affirme le panneau d’un étudiant de 18 ans.
Le 19 Juillet dernier, trois jeunes gens de Tizi Ouzou avaient été arrêtés parce qu’ils avaient déjeuné dans un bar fermé pendant la journée. La police avait confisqué la licence du restaurant, en invoquant des « vérifications de routine », puis l’avait restituée un peu plus tard.
Auparavant, et jusque dans les années 1980, les restaurants restaient ouverts dans les villes en Algérie pour les personnes qui ne souhaitaient pas faire le ramadan.