Depuis 2007, année qui correspond à l’avancée, en Somalie, des Tribunaux islamiques puis des milices Shebab, qui ont depuis fait allégeance à al-Qaïda, plusieurs opérations militaires américaines ont visé particulièrement quelques dirigeants islamiques.
Plusieurs frappes aériennes ont ainsi été réalisées, l’un d’entre-elles ayant été fatale, en mai 2008, à Aden Hashi Farah Ayro, alors responsable de haut rang des milices Shebab. Par la suite, les forces spéciales américaines mèneront plusieurs opérations, dont celle qui, plus d’un an plus tard, neutralisera définitivement, près de Barawe, le kenyan Saleh Ali Saleh Nabhan, soupçonné d’avoir participé à la préparation des attentats de Mombasa (novembre 2002).
Plus récemment, en octobre, un autre raid contre Abdulkadir Mohamed Abdulkadir alias « Ikrima », le chef des combattants étrangers des milices jihadistes Shebab, a été tenté par les Navy Seals puis une nouvelle frappe a visé avec succès, cette fois, Ibrahim Ali Adbi, alias Anta-Anta, près de Jidlib.
Comme on le voit, les États-Unis sont actifs en Somalie. Et cela alors même qu’ils ne disposent, sur place, et officiellement, qu’une « petite équipe » de « moins de cinq » conseillers militaires depuis seulement quelques mois. Cette présence, confirmée par le Pentagone en janvier dernier, passait alors pour une première depuis l’échec de l’opération Restore Hope, en 1992-93.
Sauf que, selon des confidences faites anonymement à l’agence Reuters par des responsables américains, des conseillers militaires ont été envoyés secrètement à Mogadiscio dès 2007, c’est à dire pendant le mandat de l’ex-président George W. Bush, avec la mission d’aider les autorités somaliennes à combattre les milices Shebab. Et il n’est pas question d’une « petite équipe » mais d’au moins 120 hommes.
« Ils ne sont pas impliqués dans les combats », a précisé un responsable de l’administration Obama à Reuters. Un autre fonctionnaire américain a indiqué que ces conseillers militaires avaient appuyé les forces de l’AMISOM (ndlr, la force de l’Union africaine déployée dans le pays) dans les domaines de la planification, des soins médicaux et des communications.
À priori, cet appui va s’intensifier prochainement, si l’on en croit les propos d’un responsable du Pentagone, qui, lui aussi, a fait des déclarations sous le couvert de l’anonymat. « Ce que vous verrez, au cours de l’année fiscale à venir, c’est le début d’un engagement aux côtés de l’armée nationale somalienne proprement dite », a-t-il dit, le président Obama ayant décidé d’accroître l’aide militaire américaine à Mogadiscio afin de lutter plus efficacement contre les milices islamistes Shebab.